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La constipation consiste en un retard ou une difficulté à évacuer les selles. Elle peut être occasionnelle (voyage, grossesse, etc.) ou chronique. On parle de constipation chroniquelorsque le problème dure depuis au moins 6 à 12 mois, avec des symptômes plus ou moins marqués.
La fréquence d’évacuation des selles varie d’une personne à l’autre, allant de 3 fois par jour à 3 fois par semaine. On peut parler de constipation lorsque les selles sont dures, sèches et difficiles à évacuer. En général, cela survient s’il y a moins de 3 selles par semaine.
La constipation peut être soit de transit (ou de progression), c'est-à-dire que les selles stagnent trop longtemps dans le côlon, soit terminale (ou d'évacuation), c'est-à-dire qu'elles s'accumulent dans le rectum. Les 2 problèmes peuvent coexister chez une même personne.
En Amérique du Nord, on estime que de 12 % à 19 % de la population, tant chez les enfants que chez les adultes, souffrent de constipation chronique.

Causes

  • Lors de la digestion, les intestins se contractent pour faire avancer les aliments dans le tube digestif. Ce phénomène de contractions est appelé le péristaltisme. En cas de constipation, le péristaltisme est ralenti et les selles restent trop longtemps dans le côlon. Dans la grande majorité des cas, aucune cause organique n’est retrouvée et la constipation est dite fonctionnelle.
  • La plupart du temps, la constipation fonctionnelle est causée par de mauvaises habitudes alimentaires, l'inactivité physique, le stress, l'anxiété ou la présence d'hémorroïdes ou de fissures anales qui font que la personne se retient d'aller à la selle.
  • Retarder l’évacuation des selles lorsque l’envie se fait sentir est une autre cause fréquente de constipation. Plus elles séjournent longtemps dans le côlon, plus les selles deviennent dures comme des cailloux et difficiles à évacuer. Ceci est attribuable au fait que le corps, par le côlon, réabsorbe beaucoup d’eau présente dans les selles. Retenir leur évacuation peut aussi provoquer des douleurs et des fissures anales.
  • Chez certaines personnes, au moment de la défécation, le muscle de l’anus (le sphincter anal) se contracte au lieu de se détendre, ce qui bloque le passage des selles. Pour expliquer cette mauvaise synchronisation des réflexes, les hypothèses pointent souvent vers des facteurs psychologiques. Dans de nombreux cas, on ne retrouve toutefois ni cause ni élément déclencheur.
  • La constipation peut aussi résulter d'unemaladie plus complexe ou l'accompagner (le syndrome de l’intestin irritable, notamment). Il peut aussi s'agir de diverticulite, d'une lésion organique du côlon (cancer colorectal, par exemple), d'une anomalie du métabolisme (hypercalcémie, hypokaliémie), ou d'un problème endocrinien (hypothyroïdie) ou neurologique (neuropathie diabétique, maladie de Parkinson, affection médullaire).
  • Dans de rares cas, la constipation est causée par une occlusion (ou obstruction) intestinale, qui correspond à un blocage total du transit intestinal. La constipation survient alors de façon soudaine et s’accompagne de vomissements. Elle nécessite une consultation d’urgence.
  • De nombreux médicaments peuvent également causer une constipation, dont, paradoxalement, certains laxatifs lorsqu'on les prend pendant de longues périodes, les anxiolytiques, les antidépresseurs, la morphine, la codéine et les autres opiacés, certains antispasmodiques (anticholinergiques), les anti-inflammatoires, les relaxants musculaires, certains antihypertenseurs (surtout les inhibiteurs des canaux calciques comme le diltiazem), les diurétiques, les antiacides contenant de l’aluminium, etc. Certains suppléments de fer peuvent également causer la constipation, mais ils ne produisent pas tous cet effet.
  • La constipation peut résulter d'allergies ou d'intolérances alimentaires, notamment au lactose du lait de vache, situation qui est moins rare qu'on ne le croit chez les jeunes enfants constipés de façon chronique.
  • Enfin, dans de rares cas, chez les enfants, la constipation peut être le signe de la maladie de Hirschsprung, une maladie présente dès la naissance liée à l’absence de certaines cellules nerveuses dans l’intestin.

Quand consulter?

La constipation, surtout lorsqu’elle survient brutalement, peut être le signe d’une maladie grave, comme un cancer du côlon. Il ne faut donc pas négliger ce symptôme. Il est conseillé de consulter un médecin dans les cas suivants.
  • Constipation récente ou accompagnée de sang dans les selles.
  • Ballonnements, douleurs, ou constipation qui alterne avec une diarrhée.
  • Perte de poids.
  • Selles dont le calibre diminue de façon continuelle, ce qui peut être le signe d’un problème plus grave à l’intestin.
  • Constipation qui dure depuis plus de 3 semaines.
  • Constipation qui persiste chez le nouveau-né ou le très jeune enfant (car il faut éliminer une maladie de Hirschsprung).

Complications possibles

En général, la constipation est bénigne et disparaît d’elle-même en quelques jours, grâce à un régime alimentaire adapté. Cependant, si elle persiste, certaines complications peuvent parfois survenir :
- hémorroïdes ou fissures anales;
- occlusion intestinale;
- incontinence fécale;
- fécalome, c’est-à-dire une accumulation et une compaction de selles sèches dans le rectum, qui survient surtout chez les personnes âgées ou alitées;
- abus de laxatifs.

Les symptômes, personnes et facteurs de risque de la constipation

Symptômes

  • Constipation de transit : des selles dures et rares (moins de 3 par semaine), mais pas de difficulté d'évacuation.
  • Constipation terminale : une sensation de défécation incomplète ou difficile, une sensation de plénitude rectale, des efforts de poussée importants ou répétés.
Note. Dans les 2 cas, la constipation peut s'accompagner de ballonnements, de douleurs abdominales et de malaises intestinaux.

Personnes à risque

  • Les femmes seraient 3 fois plus susceptibles de souffrir de constipation que les hommes 3. On expliquerait cette prévalence élevée en partie par des causes hormonales. Selon une hypothèse, la progestérone, plus abondante durant la 2 e moitié du cycle menstruel et pendant la grossesse, rendrait les intestins paresseux.
  • Les enfants sont fréquemment constipés, avec un pic de prévalence autour de l’âge de 4 ans.
  • À partir de 65 ans, les risques augmentent nettement, tant pour les hommes que pour les femmes.
  • Les personnes qui doivent garder le lit ou qui ont peu d’activité physique sont également sujettes à la constipation (malades graves, convalescents, accidentés, personnes âgées).

Facteurs de risque

  • Une alimentation pauvre en fibres et en liquides.
  • La sédentarité, l’inactivité physique.
  • Certains médicaments.
  • Ignorer systématiquement son besoin d'aller à la selle en raison d’un stress émotionnel ou d’un trouble psychologique.
  • Les changements hormonaux (grossesse, ménopause).
  • La fréquence de la constipation est 2 fois plus élevée chez les personnes ayant de bas revenus, probablement en raison d’une moins bonne alimentation 9.

La prévention de la constipation

Pourquoi prévenir?
  • Des mesures simples permettent de prévenir la constipation et d’éviter les inconforts qu’elle provoque.
  • Ces mesures aident aussi à prévenir la constipation chronique et peuvent être suivies en tout temps.
Mesures préventives de base
Adopter une alimentation riche en fibres. Les aliments d’origine végétale - fruits, légumes, légumineuses, céréales complètes, noix et graines, algues - contiennent tous des fibres alimentaires, tandis que ceux d’origine animale n’en contiennent pas. On distingue 2 types de fibres : les fibres insolubles et les fibres solubles. Généralement, les végétaux renferment ces 2 types de fibres, les fibres insolubles étant les plus abondantes. Quelques végétaux seulement contiennent des fibres solubles en bonne quantité.
La cellulose, l’hémicellulose et la lignine sont des fibres insolubles. Elles préviennent la constipation en absorbant beaucoup d’eau, ce qui augmente le volume des selles et stimule les contractions de l’intestin.
La pectine, la gomme et les mucilages sont des fibres solubles. Le psyllium est un des rares végétaux à contenir essentiellement des fibres solubles. L’avoine et l’orge en contiennent aussi. Ce type de fibre aide à prévenir la constipation en absorbant l’eau et en créant un gel. Elles contribuent également à contrôler la glycémieet à abaisser le taux de cholestérol.
Rappelons que d’après le Guide alimentaire canadien, nous devrions consommer de 6 à 8 portions de produits céréaliers par jour, de préférence à base de grains entiers ou enrichis.
Boire suffisamment. Il est généralement recommandé d’absorber de 2 à 3 litres de liquide par jour, dont une bonne partie est apportée par les aliments. De façon générale, on suggère de boire de 6 à 8 verres d'eau quotidiennement, entre les repas. Les eaux minérales riches en magnésium ont un effet laxatif doux et peuvent être privilégiées en cas de constipation.
Exercice physique régulier. Marcher, pédaler, être actif physiquement a une influence sur les muscles abdominaux et favorise le transit intestinal. Voyez notre dossier Forme physique.
Répondre au besoin d’aller à la selle dès qu'il se présente. Après avoir mangé, les intestins entrent dans une vague de contractions afin d’évacuer les selles. Il s’agit d’un réflexe naturel qui aide à la sortie des selles en douceur. En n’écoutant pas l’envie d’aller à la selle, l’évacuation devient plus difficile.
Les médecins recommandent aux personnes constipées de se rendre à la toilette 2 fois par jour, environ 30 minutes après les repas et de ne pas faire d’efforts de poussées pendant plus de 5 minutes (car cela augmente le risque de crise d’hémorroïdes). Ce rituel favorise l’évacuation régulière des selles, notamment chez les enfants.
Ne pas ignorer un stress émotionnel important.

Les traitements médicaux de la constipation

La médecine classique ne considère pas qu'il soit nécessaire pour la santé d'évacuer les selles de façon quotidienne. La fréquence d’évacuation des selles dépend de chaque personne, mais on parle généralement de constipation s’il y a moins de 3 selles par semaine et que celles-ci sont dures ou difficiles à évacuer.
Le médecin déterminera d'abord s'il s'agit d'une constipation secondaire (consécutive à une autre maladie) ou primaire. Dans le premier cas, il traitera la cause ou il prescrira des examens complémentaires, comme une coloscopie. Soignez vos hémorroïdes s'il y a lieu. Elles sont souvent cause de constipation. Si votre constipation est récente et que vous prenez un nouveau médicament, parlez-en à votre médecin. Il se peut que votre médicament soit la cause de votre problème.
Ensuite, le médecin déterminera s'il s'agit d'une constipation de transit ou terminale.

Constipation de transit

Le médecin recommandera d'abord de modifier le régime alimentaire de façon à augmenter l'apport en fibres : crudités, légumes cuits, légumineuses, fruits riches en pectine (pomme, poire, pêche, baies), mais surtout céréales entières.
On peut ajouter du son de blé, très riche en fibres, ou d’autres céréales aux recettes de muffins, etc. Pour traiter la constipation, on recommande de consommer environ 1/4 de tasse de son de blé par jour. Les pruneaux entiers et le jus de pruneau sont aussi très efficaces pour soulager la constipation, car ils contiennent du sorbitol, un laxatif naturel. Une dose quotidienne de 8 onces est généralement suffisante. Cependant, il faut parfois attendre plusieurs semaines avant de ressentir les bienfaits d’une alimentation enrichie en fibres sur le transit.
En parallèle, le médecin recommandera aussi de boire suffisamment, tout en évitant l’alcool et les boissons caféinées, qui déshydratent et peuvent irriter le côlon. Toutefois, si la constipation est chronique et qu'elle est accompagnée d'une irritation intestinale, il faut éviter de modifier trop soudainement son alimentation.
Si la constipation persiste, il recommandera un laxatif. Il en existe 6 catégories :
  • Les laxatifs de lest ou de masse sont généralement des mucilages ou des fibres alimentaires préparées : muciloïde hydrophile de psyllium ou méthylcellulose. Ce type de laxatif est le plus doux pour les intestins. En se liant à l’eau, les fibres gonflent, ce qui aide à former des selles molles et volumineuses. Leur volume déclenche le péristaltisme des intestins, qui fait avancer les selles vers le rectum. Cela peut prendre quelques jours avant que l’effet laxatif apparaisse. Il est recommandé de boire l’équivalent de 5 à 10 fois le volume de la quantité de laxatif de lest ingérée. Metamucil®, Prodiem® et les Kellogs Bran Buds® en sont des exemples.
    Effets indésirables possibles :ballonnements, flatulences et crampes. Les intégrer de manière progressive dans l’alimentation limite ces désagréments.
  • Les laxatifs émollients, qui ramollissent les selles. Par exemple, le docusate sodique (Colace®, Ex-Lax®, Soflax®).
    Effets indésirables possibles : diarrhée et légères crampes à l’estomac.
  • Les laxatifs osmotiques aident à retenir davantage d'eau dans l'intestin, ramollissant ainsi les selles. Ils comprennent des sels (sulfate de sodium, sulfate de magnésium ou sel d’Epsom), de l’hydroxyde de magnésium (lait de magnésie), des sucres non assimilables par l’intestin (lactulose, mannose, mannitol, sorbitol, etc.) ou de la glycérine (sous forme de suppositoire). Les laxatifs à base de polyéthylène glycol (Miralax®, Lax-A-Day®) sont des laxatifs osmotiques disponibles pour les adultes se plaignant d'une constipation occasionnelle.
    Effet indésirable possible : diarrhée, flatulences, crampes, et déshydratation à fortes doses.
  • Les laxatifs lubrifiants, qui lubrifient les selles et facilitent leur évacuation. Il s’agit le plus souvent d’huile minérale (huile de paraffine ou vaseline). On peut les utiliser par voie orale ou rectale.
    Effets indésirables possibles : diarrhée et légères crampes à l’estomac. Attention, une inflammation des poumons peut survenir si l’huile est aspirée accidentellement dans les poumons.
  • Les laxatifs stimulants agissent directement sur la muqueuse intestinale et l'ensemble des mouvements péristaltiques (bisacodyl, anthracéniques, huile de ricin émulsionnée). Ils diminuent la réabsorption d’eau et d’électrolytes dans le côlon. Les laxatifs stimulants, très irritants pour la muqueuse du côlon, sont utilisés en dernier recours. Ils sont déconseillés en cas de constipation chronique. Ils ne doivent pas être pris pendant plus de 1 ou 2 semaines sans supervision médicale.
    Effets indésirables possibles : crampes abdominales, diarrhée et sensation de brûlure dans le rectum.
    Mise en garde. Le surdosage peut provoquer un syndrome des intestins paresseux par accoutumance, de même que conduire à une baisse des taux de sodium et de potassium sanguins, à une déshydratation et éventuellement à des troubles plus graves.
    Avertissement. Ils sont contre-indiqués aux femmes enceintes et à celles qui allaitent.
Certaines préparations sont composées de médicaments provenant de 2 ou 3 de ces groupes de laxatifs.
  • Lubiprostone (Amitiza®). Ce médicament d’une nouvelle classe est indiqué pour le traitement de la constipation chronique chez l'adulte, en cas d’échec des autres traitements. Il agit en augmentant la sécrétion d’eau par l’intestin.
    Effets indésirables possibles : nausées, diarrhée, douleurs abdominales et flatulences.

Constipation terminale

En cas de constipation terminale, le médecin pourra recommander des microlavements ou des suppositoires afin de rétablir le réflexe d'évacuation. De plus, par rétroaction biologique (biofeedback), on pourra rééduquer la motricité ano-rectale après un épisode de constipation chronique, si nécessaire.

Constipation - L'opinion de notre médecin

Dans le cadre de sa démarche de qualité, Passeportsanté.net vous propose de découvrir l’opinion d’un professionnel de la santé. Le Dr Jacques Allard, médecin généraliste, vous donne son avis sur la constipation :


La constipation est un problème très fréquent. La plupart du temps, elle est fonctionnelle, i-e qu’elle n’est causée par aucune maladie mais plutôt par de mauvaises habitudes alimentaires, l’inactivité physique, le stress ou la présence d’hémorroïdes et de fissures anales.
Cependant, si vous souffrez de constipation et que ce problème est nouveau pour vous, n’hésitez pas à consulter votre médecin. Un cancer du côlon peut parfois se présenter de cette façon, mais d’autres pathologies peuvent aussi en être la cause (problème endocrinien comme le diabète ou l’hypothyroïdie, un problème neurologique ou simplement la prise d’un nouveau médicament). De même, si d’autres symptômes accompagnent la constipation (sang dans les selles, perte de poids, douleurs abdominales, diminution du calibre des selles), consultez votre médecin.
Dr Jacques Allard M.D. FCMFC 
Révision médicale (mai 2012) : Dr Jacques Allard, M.D., F.C.M.F.C

Les approches complémentaires de la constipation

Les approches complémentaires comprennent des laxatifs de lest, des laxatifs émollients et des laxatifs stimulants à base de plantes. Certains d’entre eux sont aussi utilisés en médecine classique. Les mêmes effets indésirables et mises en garde s’appliquent. La base du traitement de la constipation demeure une diète riche en fibres accompagnée d’eau et d’exercice physique.

Laxatifs de lest

 Psyllium (graines ou téguments des graines).Depuis des siècles, le psyllium est utilisé comme laxatif par plusieurs peuples. Il s’agit d’une fibre naturelle soluble (du mucilage) tirée de la graine du plantain. Les autorités médicales reconnaissent son efficacité à soulager la constipation. Le psyllium est proposé en flocons et en poudre dans les magasins de produits naturels et les herboristeries. Il constitue l’ingrédient principal de préparations commerciales comme Metamucil®, Regulan® et Prodiem®. Le psyllium a un goût fade.
Dosage
- Laisser tremper durant quelques minutes 10 g de psyllium dans 100 ml d'eau tiède. Boire sans tarder afin d'éviter que le mélange épaississe et se gélifie. Boire ensuite l'équivalent d'au moins 200 ml d'eau afin d'éviter l'obstruction du tube digestif. Répéter de 1 à 3 fois par jour, au besoin. Augmenter la dose progressivement jusqu'à l’obtention de l'effet désiré.
- Il peut être nécessaire de poursuivre le traitement durant au moins 2 à 3 jours avant de bénéficier d'un effet laxatif optimal.
 Graines de lin. Son mucilage (pectine) explique son effet laxatif. La Commission E et l’ESCOP reconnaissent son efficacité à traiter la constipation chronique.
Dosage
- Ajouter 1 c. à table (10 g) de graines entières, écrasées ou broyées grossièrement à un verre d'eau (150 ml minimum) et boire le tout.
- Prendre de 2 à 3 fois par jour. Certaines sources recommandent de les faire tremper le temps qu'elles libèrent leur mucilage, d'autres considèrent qu'elles doivent plutôt gonfler dans les intestins pour être efficaces.
- La graine de lin est plus efficace si elle est d'abord broyée grossièrement (mais pas réduite en poudre). Riche en acides gras polyinsaturés, elle doit être fraîchement broyée pour éviter que ces gras instables ne rancissent (les graines broyées se conservent seulement 1 semaine au réfrigérateur).
- On peut prendre les graines seules ou les ajouter à de la compote de pommes, du lait, du muesli, du gruau, etc.
 Agar-agar et gomme de guar. Ces substances ont été utilisées traditionnellement pour traiter la constipation. L’agar-agar est une substance riche en mucilage extraite de diverses espèces d’algues rouges (Gelidium ou Gracilia). La gomme de guar est un polysaccharide dérivé d’une plante indienne, le guar (Cyamopsis tetragonolobus). Elles gonflent au contact de l’eau.
Dosage
Gomme de guar : prendre 4 g, 3 fois par jour (12 g au total) juste avant ou pendant les repas, avec au moins 250 ml de liquide. Commencer avec une dose de 4 g par jour et augmenter progressivement pour éviter des malaises gastro-intestinaux.
Agar-agar : Prendre de 5 g à 10 g par jour. Il se vend en pains ou en poudre blanche que l'on dissout dans l'eau pour en fabriquer une gelée qu'on peut aromatiser au jus de fruits et qui peut remplacer les desserts à la gélatine.
 Glucomannane de konjac. Consommé traditionnellement en Asie, le glucomannane de konjac a montré son efficacité pour soulager la constipation dans plusieurs études non contrôlées. En 2008, une petite étude a été menée sur 7 patients constipés pour évaluer l’efficacité de suppléments de glucomannane de konjac (1,5 g, 3 fois par jour pendant 3 semaines) par rapport à un placebo pour soulager la constipation. Le glucomannane a permis d’augmenter de 30 % la fréquence des selles et d’améliorer la qualité de la flore intestinale. Chez les enfants, une étude publiée en 2004 (31 enfants) a montré que le glucomannane atténue les douleurs abdominales et les symptômes de la constipation (45 % des enfants se sentaient mieux contre 13 % de ceux traités par placebo). La dose utilisée était au maximum de 5 g/jour (100 mg/kg par jour).

Laxatif émollient

 Orme rouge (Ulmus rubra). La partie intérieure de l’écorce, le liber, de cet arbre natif de l’Amérique du Nord est utilisée par les Amérindiens pour soigner les irritations du système digestif. Le liber est encore utilisé, de nos jours, pour traiter la constipation ou fournir une nourriture émolliente et facilement digestible aux convalescents.

Laxatifs stimulants

Ce type de laxatif se compose habituellement de plantes qui renferment des anthranoïdes (ou anthracéniques). Le dosage est basé sur la teneur en anthranoïdes, et non sur le poids de la plante séchée. On pourra adapter le dosage de façon à utiliser la plus petite quantité nécessaire pour obtenir des selles molles. Il ne faut pas dépasser de 20 mg à 30 mg d’anthranoïdes par jour.
Avertissement. Les laxatifs stimulants sont contre-indiqués aux femmes enceintes et à celles qui allaitent. Tous les produits ci-dessous doivent donc être utilisés avec précaution, de préférence sous avis médical et seulement pour des traitements de courte durée (10 jours maximum).
 Huile de ricin (Ricinus communis). L'huile de ricin forme une catégorie à part dans le monde des laxatifs stimulants, car elle ne contient pas d’anthranoïdes. Elle doit son activité purgative à un acide gras, l'acide ricinoléique, qui forme des sels de sodium. Les autorités médicales reconnaissent son efficacité à traiter la constipation de manière ponctuelle.
Dosage
On la prend à raison d'environ 1 à 2 c. à thé (de 5 g à 10 g), chez les adultes. Elle prend environ 8 heures avant d’agir. Pour un effet plus rapide, prendre un maximum de 6 c. à thé (30 g). Prise à jeun, elle est plus efficace.
Contre-indications
Les personnes ayant des calculs biliaires ou d’autres problèmes à la vésicule biliaire.
 Séné (Cassia angustifolia ou Cassia senna). L’efficacité du séné à traiter la constipation, à court terme, est reconnue par les autorités médicales. Plusieurs produits laxatifs obtenus en vente libre renferment des extraits de séné (Ex-Lax®, Senokot®, Riva-Senna®, etc.). La cosse des grains de séné contient de 2 % à 5,5 % d’anthranoïdes, tandis que les feuilles en contiennent environ 3 %.
Dosage
-
 Suivre les recommandations du fabricant.

- On peut aussi infuser de 0,5 g à 2 g de feuilles de séné dans l'eau tiède pendant 10 minutes. Prendre une tasse le matin et, au besoin, une tasse au coucher.
- Gousse : infuser, pendant 10 minutes, ½ c. à thé rase de gousses en poudre dans 150 ml d'eau tiède. Prendre une tasse le matin et, au besoin, une tasse le soir.
 Cascara sagrada (Rhamnus purshiana). L’écorce de cet arbre originaire de la côte Pacifique de l’Amérique du Nord contient environ 8 % d’anthranoïdes. La Commission E approuve son usage pour traiter la constipation. Plusieurs produits laxatifs en contiennent, surtout aux États-Unis.
Dosage
Prendre de 2 ml à 5 ml d’extrait standardisé liquide, 3 fois par jour.
On peut aussi le prendre en infusion : infuser pendant 5 à 10 minutes 2 g d’écorce séchée dans 150 ml d’eau bouillante et filtrer. Prendre une tasse par jour. Son odeur est cependant désagréable.
 Latex d'aloès (Aloe vera). Largement utilisé en Europe, le latex d'aloès (sève jaune présente dans les minuscules canaux de l'écorce) l'est beaucoup moins en Amérique du Nord. Puissant purgatif, il renferme de 20 % à 40 % d’anthranoïdes. La Commission E, l’ESCOP et l’Organisation mondiale de la Santé reconnaissent son efficacité à traiter la constipation occasionnelle.
Dosage
Prendre de 50 mg à 200 mg de latex d'aloès le soir, au coucher. Commencer par de petites doses et augmenter au besoin, car l'effet laxatif peut se produire à des doses très variables, selon les personnes.
 Nerprun (Rhamnus frangula ou bourdaine). L’écorce séchée du tronc et des branches du nerprun, un arbuste présent en Europe et en Asie, contient de 6 % à 9 % d’anthranoïdes. Ses baies en contiennent aussi, mais un peu moins (de 3 % à 4 %). Son effet est un peu plus léger que celui des autres plantes. La Commission E reconnaît son efficacité à traiter la constipation.
Dosage
-
 Infuser pendant 5 à 10 minutes 2 g d’écorce séchée dans 150 ml d’eau bouillante et filtrer. Prendre une tasse par jour.

- Infuser de 2 g à 4 g de baies de nerprun dans 150 ml d'eau bouillante pendant 10 à 15 minutes, puis filtrer. Prendre une tasse dans la soirée et, au besoin, le matin et l'après-midi.
 Racine de rhubarbe (Rheum sp.). Les racines de la rhubarbe contiennent environ 2,5 % d’anthranoïdes. Son effet laxatif est léger, mais certaines personnes y sont plus sensibles que d'autres.
Dosage
Consommer de 1 g à 4 g de rhizome séché par jour. Broyer finement et prendre avec un peu d'eau. Il existe aussi des comprimés et des extraits à base d'alcool.
 Boldo. La Commission E et l'ESCOP ont approuvé l'usage des feuilles de boldo pour traiter divers troubles gastro-intestinaux, dont la constipation.
Dosage
La Commission E recommande 3 g de feuilles séchées par jour pour les troubles digestifs. Attention, le boldo ne doit pas être utilisé chez les personnes âgées, car il pourrait être toxiquepour le foie.

Autres

 Probiotiques
Il existe quelques essais cliniques montrant l’effet bénéfique probable des probiotiques sur la constipation. La fréquence des selles augmente de 20 % à 25 % lors d’une consommation journalière de probiotiques. Chez les adultes, les probiotiques qui augmentent la fréquence des selles et améliorent leur consistance sont le Bifidobacterium animalis (DN-173 010), le Lactobacillus casei Shirota, et l’Escherichia coli Nissle 1917. Chez les enfants, L. casei rhamnosus Lcr35 a montré des effets bénéfiques.
 Pissenlit. Quelques rares essais cliniques préliminaires indiquent que des préparations à base de pissenlit peuvent soulager la constipation. Les feuilles fraîches ou séchées de pissenlit, tout comme la racine, sont traditionnellement utilisées en infusion pour leurs vertus laxatives douces.

Thérapies

 Biofeedback. La rééducation périnéale par biofeedback (aussi appelé rétroaction biologique) est efficace pour traiter la difficulté de déféquer chez l’adulte (constipation terminale). La rééducation par biofeedback doit être effectuée dans un centre spécialisé, et consiste en des exercices de relâchement volontaire des muscles du plancher pelvien (à l’aide d’une sonde à ballonnets). Le biofeedback permet de réapprendre à synchroniser le relâchement du sphincter anal et les efforts de poussée. En général, de 3 à 10 séances sont nécessaires pour obtenir des résultats.
 Irrigation du côlon. Certaines personnes souffrant de constipation chronique ont obtenu de bons résultats avec l'irrigation du côlon. Consulter un hygiéniste ou un naturopathe.
 Massothérapie. Un thérapeute spécialisé en massages abdominaux peut aider à stimuler les contractions des intestins et à mobiliser les fluides. Il est également possible de se masser soi-même le ventre en faisant des mouvements de rotation dans le sens des aiguilles d’une montre autour du nombril. Cela aide à relancer les mouvements intestinaux, notamment chez les enfants ou les bébés constipés. Voir notre fiche Massothérapie.
 Médecine traditionnelle chinoise.L'acupuncture pourrait être utile dans les cas où les mouvements de transit intestinaux sont si irréguliers que les laxatifs sont inefficaces. La phytothérapie traditionnelle chinoise pourrait aussi aider. Consultez un praticien.
 Psychothérapie. En cas de constipation chronique, les aspects psychologiques ne sont pas à négliger. Comme pour le sommeil, les fonctions d’élimination peuvent être inhibées lorsqu’on y pense trop. Voir notre fiche Psychothérapie et les fiches qui y sont associées sous l’onglet Approches complémentaires pour connaître les différents types de psychothérapie.
 Réflexologie. Des traitements de réflexologie pourraient aider à relaxer le corps et l’esprit. Ils activeraient le transit intestinal en stimulant les zones réflexes et en défaisant des blocages énergétiques.

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