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Cette fiche porte sur l’hypoglycémie dite réactionnelle (ou réactive), qui peut toucher des personnes non diabétiques.

Du point de vue de la médecine, les 3 critères suivants doivent être réunis chez un individu pour pouvoir affirmer qu’il est atteint d’hypoglycémie réactionnelle :

des baisses d’énergie subites accompagnées de nervosité, de tremblements, d’une faim impérieuse ou d’autres symptômes ;
une glycémie, ou taux de sucre dans le sang, inférieure à 3,5 millimoles par litre (mmol/l) au moment où les symptômes surviennent ;
la disparition des malaises après avoir pris du sucre, comme un bonbon ou un jus de fruits.
Ces critères ont été établis dans les années 1930 par un chirurgien américain qui s’intéressait aux troubles du pancréas, le Dr Allen Whipple. Ils portent d’ailleurs le nom de triade de Whipple.

L’hypoglycémie réactionnelle est un sujet controversé. Plusieurs personnes considèrent souffrir d’hypoglycémie, mais ne répondent pas à tous ses critères. Par exemple, elles traversent régulièrement des moments de fatigue, de baisse d’énergie et de nervosité, mais leur glycémie demeure tout à fait normale. Ainsi, dans ces cas, le médecin ne peut conclure à de l’hypoglycémie.

On ne dispose d’aucune explication claire sur l’origine de ces pseudo-hypoglycémies. Un état de panique ou un excès de stress pourraient être en cause. Il se peut, en outre, que l’organisme de certaines personnes réagisse plus fortement à une baisse de glycémie.

En médecine, les vraies hypoglycémies - qui répondent aux 3 critères énoncés ci-haut - sont habituellement diagnostiquées chez des personnes atteintes d’intolérance au glucose (une étape préliminaire au diabète), de diabète ou d’une autre maladie du pancréas. Une chirurgie à l’estomac peut aussi causer une hypoglycémie, mais c’est plutôt rare.

Cela dit, qu’il s’agisse d’une hypoglycémie véritable ou d’une pseudo-hypoglycémie, les symptômes sont contrôlés et prévenus de la même façon, grâce notamment à divers changements dans les habitudes alimentaires.

Mieux comprendre la glycémie

Le glucose fournit aux organes leur principale source d’énergie. Il provient de la digestion des sucres contenus dans les aliments. On les appelle hydrates de carbone, carbohydrates ou glucides. Les desserts, les fruits et les produits céréaliers (riz, pâtes et pains) en regorgent.

Une glycémie normale à jeun (c’est-à-dire après 8 heures sans manger), pour une personne non diabétique, se situe entre 3,5 mmol/l et 7,0 mmol/l. Après un repas, elle peut monter jusqu’à 7,8 mmol/l. Entre les repas, le corps doit veiller à ce qu’il y ait suffisamment de glucose en circulation dans le sang afin d’apporter une source d’énergie aux organes. C’est le foie qui fournit ce glucose, soit en le synthétisant, soit en libérant le glucose qu’il emmagasine sous forme de glycogène. Les muscles renferment aussi du glycogène, mais celui-ci ne peut servir à rétablir une glycémie trop basse.

La glycémie est contrôlée par plusieurs hormones. L’insuline sécrétée après un repas fait baisser la glycémie, tandis que le glucagon, l’hormone de croissance, l’adrénaline et le cortisol la font monter. Toutes ces hormones sont finement ajustées pour que le taux de glucose circulant soit relativement constant, même en situation de jeûne.

Qui est touché?
Les personnes qui souffrent d’hypoglycémie sont généralement des femmes dans la vingtaine ou la trentaine. Puisque cette affection n’est pas considérée comme une maladie, on ne possède pas de statistiques fiables sur le nombre de personnes atteintes.

Conséquences
La plupart du temps, l’hypoglycémie réactionnelle est légère et s’estompe spontanément ou après l’ingestion d’aliments qui fournissent du glucose à l’organisme. Il n’y a alors aucune conséquence grave.

Diagnostic
Une fois que la situation qui déclenche les symptômes est découverte, il se peut que le médecin demande au patient de mesurer sa glycémie avant et après une période symptomatique.

Les personnes qui ont à leur disposition un lecteur de glycémie (glucomètre) peuvent l’utiliser. Sinon, la prise de la glycémie se fait à l’aide d’un test sur papier buvard (Glucoval), offert dans certains laboratoires privés.

Si la glycémie est anormale, le médecin procède à un bilan de santé complet afin d’en trouver la cause. Lorsque le médecin soupçonne que la personne souffre d’une intolérance au glucose ou d’un diabète, d’autres tests de glycémie sont entrepris.

Les symptômes et les facteurs de risque de l’hypoglycémie
Symptômes
Les symptômes de l’hypoglycémie réactionnelle apparaissent le plus souvent de 3 à 4 heures après un repas.

Une baisse d’énergie soudaine.
De la nervosité, de l’irritabilité et des tremblements.
Une pâleur du visage.
Des sueurs.
Un mal de tête.
Des palpitations.
Une faim impérieuse.
Un état de faiblesse.
Des étourdissements, de la somnolence.
Une incapacité à se concentrer et un discours incohérent.
Lorsque la crise survient la nuit, elle peut provoquer :

Des insomnies.
Des sueurs nocturnes.
Des cauchemars.
De la fatigue, de l’irritabilité et de la confusion au réveil.
Facteurs de risque
L’alcool. L’alcool inhibe les mécanismes qui permettent de libérer du glucose à partir du foie. Il peut causer de l’hypoglycémie dans le cas de sujets à jeun souffrant de sous-alimentation.
Une activité physique prolongée et trop intense.
La prévention de l’hypoglycémie
Pourquoi prévenir?

L’hypoglycémie réactionnelle et la pseudo-hypoglycémie peuvent être liées à plusieurs facteurs qu’il est parfois difficile de déterminer. Néanmoins, les symptômes de bien des gens peuvent être prévenus grâce à l’adoption d’un mode de vie équilibré qui repose sur une alimentation variée et saine, une bonne gestion du stress et la pratique régulière d’exercice physique. Ces mesures ont, naturellement, le grand avantage d’améliorer la santé de manière globale.

Mesures préventives de base

Une alimentation saine

L’alimentation est l’élément le plus important pour prévenir les crises d’hypoglycémie.

De l’activité physique

Faites de l’exercice régulièrement, mais de façon modérée, en évitant les exercices violents et intenses. L’exercice améliore le fonctionnement des hormones qui contrôlent la glycémie.

Une bonne gestion du stress

Apprenez à gérer votre stress, c’est-à-dire à en trouver l’origine et à trouver des solutions pour vous sentir plus en contrôle (réorganiser vos horaires, prévoir les repas de la semaine, etc...). Pratiquer régulièrement certaines formes de détente, comme des exercices de relaxation (respiration profonde, détente musculaire progressive, etc...), aide aussi à évacuer le stress.

On remarque parfois que les crises d’hypoglycémie ont tendance à se faire plus rares ou à disparaître carrément durant les vacances.

Les traitements médicaux de l’hypoglycémie
En cas de symptômes d’hypoglycémie, il peut être utile de consulter un médecin afin d’obtenir un bilan de santé.

Les hypoglycémies causées par d’autres maladies sont généralement réglées en soignant les causes : par l’ablation de la tumeur en cas d’insulinome (tumeur du pancréas), par un changement de médication, etc.

La majorité des hypoglycémies se soignent par une réorganisation de la diète. La consultation d’un nutritionniste peut être utile.

Alimentation : la base du traitement
L’objectif est de stabiliser la glycémie. Ainsi, on prévient les baisses soudaines d’énergie. Voici quelques recommandations :

Prendre 3 repas par jour à des heures régulières.
Prendre une collation entre les repas.
Limiter la consommation d’aliments riches en sucres concentrés ou rapides : gâteaux et biscuits du commerce, crème glacée, confitures, fruits séchés (seuls), etc.
Manger suffisamment de fibres alimentaires (de 25 g à 38 g par jour).
Éviter de boire de l’alcool à jeun. Un verre d’alcool en mangeant est habituellement bien toléré.
Limiter le café et les autres boissons qui contiennent de la caféine, car ils abaissent la glycémie.
Que faire en cas de crise d’hypoglycémie
En cas de pseudo-hypoglycémie : s’asseoir, puis manger une source de sucre, par exemple un fruit, un morceau de pain ou un muffin maison.
En cas d’hypoglycémie véritable, qui répond aux 3 critères énoncés au début de la fiche : s’asseoir, puis manger une source de sucre concentré, par exemple un jus de fruits ou un bonbon.
Dans tous les cas, il est bon de prendre une collation protéinée une vingtaine de minutes plus tard, comme un morceau de fromage ou quelques noix.
Hypoglycémie - Approches complémentaires
Certaines sources en naturopathie mentionnent que divers suppléments de vitamines et de minéraux aident à contrôler les symptômes de l’hypoglycémie. Le zinc, le magnésium, les vitamines du groupe B et la vitamine C sont le plus souvent cités. Noter que, d’après nos recherches sur PubMed, aucune étude clinique n’a évalué leur efficacité à contrôler l’hypoglycémie.

Le naturopathe américain J.E. Pizzorno recommande, pour sa part, la prise quotidienne d’un supplément de multivitamines et de minéraux. Selon lui, dans certains cas, l’hypoglycémie réactionnelle peut être associée à divers troubles de santé, comme la dépression, le syndrome prémenstruel et la migraine. Par ailleurs, dans l’ouvrage de 2 auteures québécoises intitulé Vaincre l’hypoglycémie (dont le contenu est soutenu par l’Association des hypoglycémiques du Québec), on souligne que les personnes hypoglycémiques doivent d’abord et avant tout s’assurer d’avoir une alimentation équilibrée.

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