Le cancer du col de l’utérus prend naissance dans les cellules qui tapissent la partie inférieure et étroite de l’utérus. Il s’agit de l’un des cancers les plus couramment diagnostiqués. Cependant, les femmes qui se soumettent régulièrement à un test de Pap (= frottis cervical) sont souvent diagnostiquées et traitées à temps. En effet, ce cancer évolue habituellement lentement et la grande majorité des femmes traitées guérissent complètement.
Cause
Le cancer du col de l’utérus est causé par une infection transmissible sexuellement (ITS) dont l’origine est le virus du papillome humain (VPH). Il existe plus d’une centaine de souches de virus dans la famille des VPH, dont certaines sont plus facilement transmissibles que d’autres.
Les infections au VPH sont très répandues. Dans la majorité des cas, l’infection est contrôlée par le système immunitaire et le virus est éliminé, sans autre conséquence pour le corps. Chez certaines femmes, le virus occasionne des verrues génitales (condylomes) sur la vulve, dans le vagin ou sur le col de l’utérus. Le médecin doit souvent traiter ces verrues afin d’aider le système immunitaire à éliminer le virus. Plus rarement, le virus persiste pendant des années et transforme les cellules qui tapissent le col de l’utérus en cellules précancéreuses, puis en cellules cancéreuses. Ces dernières se multiplient alors à un rythme incontrôlé et donnent naissance à une tumeur.
Deux types de cancer
80 à 90% des cancers du col de l’utérus prennent naissance dans les cellules squameuses, des cellules qui ressemblent à des écailles de poisson et qui tapissent le bas du col. Ce type de cancer se nomme carcinome épidermoïde.
10 à 20% des cancers prennent naissance dans les cellules glandulaires productrices de mucus qu’on trouve dans la partie supérieure du col. On nomme ce type de cancer adénocarcinome.
Combien de femmes sont touchées ?
Le cancer du col de l’utérus représente la plus importante cause de mortalité par cancer, hommes et femmes confondus, dans plusieurs pays d’Afrique et d’Amérique latine. 500 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année dans le monde.
En 2004, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le taux de mortalité causée par le cancer du col de l'utérus était de 1 sur 100 000 personnes au Canada, contre 31 sur 100 000 en Bolivie et dépassait 15 pour 100 000 dans de nombreux pays.
En 2004, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le taux de mortalité causée par le cancer du col de l'utérus était de 1 sur 100 000 personnes au Canada, contre 31 sur 100 000 en Bolivie et dépassait 15 pour 100 000 dans de nombreux pays.
En 2008, 1 300 Canadiennes ont reçu un diagnostic de cancer du col de l’utérus, soit 1,6 % des cancers féminins, et 380 en sont mortes. Au Canada, depuis la mise en pratique du test de dépistage Pap, en 1941, le taux de décès attribuables au cancer du col de l’utérus a baissé de 90 %.
Quand consulter ?
En cas de saignements vaginaux anormaux ou de douleursinhabituelles durant les relations sexuelles, consultez votre médecin sans tarder.
Les symptômes et facteurs de risque du cancer du col de l’utérus
Symptômes
À ses débuts, le cancer du col de l’utérus se forme habituellement sans aucun signe ou symptôme, d’où l’importance de se soumettre régulièrement à un test de Pap. Lorsque le cancer est plus avancé, les symptômes suivants peuvent se manifester :
- Saignements vaginaux après les relations sexuelles, entre les menstruations ou après la ménopause.
- Menstruations plus abondantes ou plus longues.
- Écoulements vaginauxnauséabonds.
- Douleur durant les relations sexuelles.
- Douleur au bassin ou au bas du dos.
Facteurs de risque
- Négliger de se soumettre régulièrement à un test de Pap.
- Avoir des relations sexuelles à un jeune âge.
- Avoir des relations sexuelles avec des partenaires multiples, ou avec des personnes qui ont plusieurs partenaires sexuels.
- Fumer.
- Ne pas se protèger pendant des relations sexuelles.
- Avoir un système immunitaire affaibli, à cause du VIH ou parce qu’on prend des médicaments immunosuppresseurs, par exemple.
- Avoir contracté d’autres maladies transmises sexuellement.
- Avoir pris du diéthylstilbestrol (DES) ou avoir une mère ayant pris du DES – un médicament prescrit entre 1940 et 1971, notamment aux femmes qui faisaient des fausses couches à répétition. Ce facteur de risque est aujourd’hui très rare.
La prévention du cancer du col de l’utérus
Pourquoi prévenir ? |
Le cancer du col est une maladie grave. Lorsqu’il est découvert et traité précocement, la probabilité de guérison est nettement meilleure. Toutes les femmes devraient donc subir régulièrement un test de dépistage. |
Peut-on prévenir ? |
On estime que 75 % de la population sera infectée à un moment ou un autre de leur vie par le virus du papillome humain (VPH). Jusqu’à l’introduction du vaccin, la seule façon de se prémunir de manière certaine contre les souches de VPH à l’origine du cancer du col de l’utérus était l’abstinence sexuelle complète. |
Mesures de dépistage |
Test de Pap. Avant de devenir cancéreuses, les cellules changent d’apparence. Cet état précancéreux est appelé dysplasie du col de l’utérus. Se soumettre régulièrement à un test de Pap permet de déceler les cellules précancéreuses. Le médecin pourra alors surveiller leur évolution. Si nécessaire, il pourra administrer un traitement pour éviter l’apparition d’un cancer. Si le stade cancéreux est déjà survenu au moment du test de Pap, la détection précoce augmentera les chances de survie. Elle pourrait aussi diminuer le temps de traitement et la période de convalescence. Selon une étude menée au Manitoba en 2009, les femmes qui ne se soumettent pas régulièrement à un test de Pap courent presque 3 fois plus de risque de développer un cancer invasif du col utérin que celles qui se soumettent à cet examen. Le test de Pap est simple et indolore. Des cellules du col de l’utérus sont prélevées par frottement, à l’aide d’une petite brosse. Elles sont ensuite examinées sous le microscope. On recommande aux jeunes femmes de se soumettre à un test de Pap peu de temps après leurs premières relations sexuelles et pas plus tard qu’à l’âge de 21 ans. Selon les résultats, le test est repris à un intervalle de 1 an à 3 ans, même si l’on a arrêté d’avoir des relations sexuelles. En effet, le virus VPH peut survivre des années sur le col de l’utérus avant de mener à la formation de cellules cancéreuses. Au Canada, on recommande aux femmes de se soumettre au test de Pap jusqu’à l’âge de 69 ans. |
Mesures préventives de base |
Préservatif. Le port du préservatifréduit les risques de transmission du VPH, mais il n’offre qu’une protection partielle, puisqu’il ne couvre pas toute la région génitale. Vaccination. Depuis 2006, 2 vaccins contre les souches de VPH à l’origine des cancers du col de l’utérus ont été mis en marché : le Gardasil® et le Cervarix®. Le vaccin protège contre les 4 types de VPH les plus courants qui, ensemble, causent 70 % de tous les cancers du col de l’utérus (lire notre article Deux vaccins qui peuvent prévenir les infections au VPH). Il réduit également le risque d’être atteint de condylomes. Bien que le vaccin protège contre de futures infections à VPH, il n'a aucun effet sur les infections à VPH qui ont déjà été contractées. Ainsi, le vaccin est surtout indiqué chez les jeunes filles qui n’ont pas encore amorcé leur vie sexuelle et qui n’ont donc pas encore été exposées au virus. La vaccination est administrée en 3 doses, sur une période de 6 mois. Puisque la vaccination n’est pas efficace à 100 %, elle n’exempte aucunement les femmes de se soumettre au test de Pap. Le vaccin doit être considéré comme un complément aux autres mesures préventives et non comme un substitut. |
Les traitements médicaux et approches complémentaires du cancer du col de l’utérus
Traitement médicaux
Les options thérapeutiques varient selon la gravité des anomalies découvertes par le médecin.
Cellules précancéreuses du col de l’utérus
Divers traitements peuvent être utilisés pour traiter les cellules précancéreuses du col de l’utérus, afin d’empêcher qu’elles ne deviennent cancéreuses.
Colposcopie. Le médecin examine directement le col de l’utérus avec un microscope spécialisé. Au besoin, le médecin pourra alors effectuer une biopsie du col de l’utérus afin de confirmer la présence des cellules anormales et d’évaluer leur gravité. Parfois, un suivi régulier en colposcopie est suffisant pour certaines anomalies légères. Les anomalies graves ou précancéreuses nécessitent généralement un traitement.
Électrochirurgie (LEEP ou LLETZ). Un courant électrique agit comme un scalpel pour éliminer les cellules anormales.
Chirurgie laser. Des rayons lumineux très puissants sont dirigés vers les cellules précancéreuses pour les détruire.
Cryothérapie. On utilise le froid extrême pour détruire les cellules anormales.
Conisation chirurgicale. Le médecin retire un fragment du col en forme de cône, afin d’enlever les cellules anormales. Ce traitement s’effectue généralement en salle d’opération.
Hystérectomie. Dans certains cas, cette chirurgie majeure, qui consiste à retirer complètement l’utérus, doit être envisagée.
Cancers invasifs
Quand les cellules précancéreusesont progressé et qu’elles sont devenues cancéreuses, des traitements plus vigoureux doivent être considérés. Le choix de traitement dépend entre autres de la localisation de la tumeur, de sa taille et de la volonté ou non de la patiente d’avoir des enfants. Le traitement d’un cancer du col de l’utérus peut causer une infertilité. Les femmes qui désirent fonder une famille devraient discuter de cette éventualité avec leur médecin.
Chirurgie. On procède à l’ablation de la tumeur et de tissus voisins. L’intervention peut se limiter à une zone restreinte, dans le cas de cancers très précoces. L’hystérectomie s’avère toutefois généralement nécessaire. Pour certaines tumeurs plus avancées, le médecin devra effectuer une hystérectomie radicale avec ablation complète de l’utérus, mais également d’une partie du vagin, des tissus adjacents à l’utérus et des ganglions lymphatiques.Les chirurgies mineures peuvent provoquer des crampes, des saignements ou des pertes vaginales. Ces effets secondaires sont habituellement temporaires.L’hystérectomie peut provoquer des nausées, des douleurs ou certains problèmes urinaires ou intestinaux. Encore une fois, il s’agit d’effets secondaires temporaires.
Radiothérapie. La radiothérapie consiste à diriger des rayons ionisants vers les cellules cancéreuses pour les détruire. Dans certains cas, la source radioactive peut être insérée à l’intérieur du corps, près de la tumeur.Après un traitement de radiothérapie, on peut ressentir une fatigue. La peau peut aussi changer d’aspect à l’endroit traité. Ces effets secondaires sont habituellement temporaires.Parfois, le traitement peut rendre le vagin plus étroit. Des exercices d’assouplissement peuvent s’avérer utiles. Enfin, la radiothérapie peut entraîner la ménopause, la fin des menstruations et l’infertilité.
Chimiothérapie. Les agents chimiothérapeutiques sont des médicaments qui s’attaquent aux cellules cancéreuses afin de les détruire. Pour le cancer du col de l’utérus, la chimiothérapie peut être combinée avec la radiothérapie, afin de rendre les traitements plus efficaces. Ces médicaments sont administrés sous forme d’injection. Ils tuent les cellules cancéreuses, mais aussi certaines cellules en santé, entraînant des effets secondaires tels que des nausées ou des troubles intestinaux.
Approches complémentaires
Consultez notre fiche Cancer pour connaître l’ensemble des approches complémentaires qui ont fait l’objet d’études auprès de personnes atteintes de cancer, comme l’acupuncture, la visualisation, la massothérapie et le yoga. Ces approches peuvent convenir lorsqu’elles sont utilisées en complément aux traitements médicaux, et non en remplacement de ceux-ci. |
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