Header ads


La lombalgie est le terme médical qui désigne les douleurs au bas du dos, dans la région des vertèbres lombaires (voir schéma). C’est une affection très courante et le plus souvent sans gravité. Plus de 80 % des personnes souffriront un jour ou l’autre de lombalgie et la prévalence de ce mal ne cesse d’augmenter. Elle peut survenir à tous les âges, avec des pics d’apparition à l’adolescence et autour de 45 ans.
Catégories de douleur
  • Douleur aiguë : une douleur qui peut durer jusqu’à environ 4 semaines (on l’appelle parfois aussi lumbago ou tour de reins). Bien qu’elle soit de courte durée, la douleur lombaire aiguë peut occasionner beaucoup d'inconfort, imposer un arrêt de travail pendant quelques temps et gêner considérablement les activités quotidiennes. Plus de 90 % des lombalgies aiguës disparaissent ou s’améliorent grandement d’elles-mêmes en 4 semaines ou moins.
  • Douleur subaiguë : une douleur qui persiste généralement de 4 semaines à 3 mois, de manière plus ou moins constante. Une douleur subaiguë peut devenir chronique : il faut donc s’assurer de bien la prendre en charge.
  • Douleur chronique : une douleur constante qui dure plus de 3 mois. Les causes de la douleur lombaire chronique sont parfois difficiles à déterminer. Les personnes qui en souffrent doivent souvent envisager d’apporter des modifications importantes à leur mode de vie. Environ 5 % à 8 % des lombalgies deviennent chroniques.
La lombalgie est la forme de mal de dos la plus fréquente. En effet, les vertèbres lombaires sont constamment sollicitées et soutiennent une part importante du poids corporel, ce qui en fait une région fragile.
Le mal de dos est un problème complexe que la médecine classique à elle seule n’arrive pas toujours à soulager. Dans bien des cas, et surtout si la douleur est chronique, une approche globale qui tient compte autant des facteurs psychologiques et émotifs que physiques est nécessaire. On peut ainsi parvenir à diminuer la douleur ou, au moins, apprendre à mieux vivre avec elle.
La colonne lombaire
La colonne lombaire est constituée de 5 vertèbres : de petits os cylindriques superposés et vides en leur centre (voir schéma). La moelle épinière passe dans cette cavité. La moelle est constituée d’un faisceau de fibres nerveuses motrices, sensitives et associatives. Entre chaque vertèbre se trouve un disque intervertébral composé de tissu souple renfermant un gel. La fonction des disques intervertébraux est de permettre la mobilité des vertèbres et d’amortir les chocs. L’ensemble est entouré de muscles, de tendons et de ligaments qui assurent la stabilité et la mobilité des délicates articulations de la colonne. Toutes ces structures peuvent être responsables de douleurs lombaires.

Causes

La lombalgie n’est qu’un symptôme dont les causes sont très variées. Dans près de 90 % des cas, la lombalgie est bénigne, ou non spécifique. Cela signifie qu’il n’y a pas de lésion majeure pouvant expliquer les douleurs. Celles-ci peuvent alors être liées aux disques intervertébraux, aux vertèbres, aux muscles, etc. La plupart du temps, il est impossible de déterminer avec précision l’origine des douleurs, qui disparaissent spontanément en quelques semaines.
Pour cette raison, le médecin ne prescrira pas d’examen d’imagerie (radiographie, scan, résonance magnétique) lorsque la situation est clairement non spécifique, sans aucune caractéristique inquiétante. Dans les autres cas, notamment en présence de symptômes neurologiques, l’imagerie est indiquée. Dans de rares cas, la lombalgie peut être le signe d’une maladie grave.
Voici les causes de douleur les plus fréquentes.
  • Une lésion à un muscle, un tendon ou un ligament. Elle peut provenir d’un effort, d’une torsion inhabituelle ou de l’accumulation de microlésions causées par des mouvements répétitifs. Les personnes en mauvaise forme physique ou exerçant des métiers physiques (construction, port de lourdes charges...) sont les plus à risque.
  • La dégénérescence discale. Avec le vieillissement, les disques intervertébraux perdent de leur élasticité. On remarque une dégénérescence discale chez presque toutes les personnes de plus de 60 ans. Certains sportifs vivent aussi ce problème autour de la quarantaine, surtout ceux qui pratiquent une activité entraînant une pression sur la colonne vertébrale. Cette dégénérescence n’est pas toujours associée à des douleurs, mais elle peut être en cause dans certaines lombalgies.
  • Une hernie discaleElle se produit lorsqu’une partie du gel contenu dans le disque intervertébral fait saillie vers l’extérieur et comprime les racines nerveuses. De mauvaises postures, le surplus de poids, la grossesse et la dégénérescence discale sont les principales causes de hernie discale.
  • Un problème gynécologique. De nombreuses femmes ont des maux de dos de façon périodique ou constante, en raison de règles douloureuses, d’endométriose, etc. La source des douleurs n’est donc pas située dans la région lombaire, mais la douleur irradie tout de même dans le bas du dos.
  • Le glissement d’une vertèbre sur une autre vertèbre (spondylolisthésis). Cette situation peut se produire en raison d’une faiblesse congénitale dans les structures vertébrales ou à la suite d’un traumatisme.
  • De l’arthrite, de l’arthrose ou de l’ostéoporose. Ces problèmes de santé sont courants chez les personnes âgées. Si l’ostéoporose de la colonne vertébrale est importante, cela peut causer une fracture vertébrale. Certains rhumatismes inflammatoires, comme la spondylarthrite ankylosante, peuvent aussi causer des douleurs et une raideur dans le bas du dos.
  • Dans de rares cas, une lombalgie peut être causée par un anévrysme de l’aorte abdominale, une tumeur, une fracture liée à l’ostéoporse ou une infection.
Peu importe l’origine du mal de dos, il se produit souvent une contraction des muscles situés près de la région endolorie. Il s’agit d’un réflexe de protection. Cette contraction peut elle-même entraîner de la douleur. Un cercle vicieux peut alors s’enclencher et contribuer à rendre les douleurs chroniques.

Les symptômes de la lombalgie

En réalité, la lombalgie n’est pas une maladie mais un symptôme. En raison de l’anatomie complexe de la colonne lombaire et des multiples causes de douleurs au bas du dos, les symptômes accompagnant la lombalgie peuvent varier considérablement d’une personne à l’autre. Pour une même affection, 2 personnes peuvent décrire leur douleur de manière très différente.
  • Si la douleur au bas du dos survient brutalement et se manifeste par une contraction subite et intense des muscles, c'est généralement le signe d'une lésion musculaire, d'une entorse ligamentaire, de la rupture ou du déplacement d’un disque. Ce type de douleur survient typiquement après un faux mouvement ou après avoir porté une charge lourde.
  • Lorsque la douleur descend le long de la partie postérieure de l'une ou des deux jambes, il peut s’agir d’une névralgie sciatique, c’est-à-dire à un pincement du nerf sciatique. La douleur est alors exacerbée par la toux, l’éternuement ou l’effort. Ce type de douleur peut aussi être le signe d’une hernie discale.
  • Si la douleur dans la partie inférieure du dos est plus intense la nuit, elle peut être causée par la pression exercée par de l’inflammation, un organe malade ou une tumeur.

Quand consulter un médecin?

Dans certains cas, la douleur lombaire est causée par une maladie grave, comme un cancer, une infection ou une fracture vertébrale. Il est donc impératif de consulter sans tarder un médecin quand les douleurs lombaires :
- surviennent après un traumatisme (chute ou coup au dos par exemple);
- sont constantes et s’intensifient, principalement la nuit;
- surviennent après une prise prolongée de corticostéroïdes;
- irradient dans une jambe ou dans les deux;
- causent une faiblesse, un engourdissement ou un fourmillement dans une jambe ou dans les deux;
- coïncident avec l’apparition de problèmes intestinaux ou urinaires;
- s’accompagnent de douleurs thoraciques ou abdominales;
- sont associées à une incontinence urinaire ou une perte de sensation dans la région du périnée;
- sont accompagnées d’une perte de poids inexpliquée, de frissons ou de fièvre.
- survient chez les personnes de moins de 20 ans ou de plus de 55 ans.
- survient chez une personne atteinte de cancer, d’ostéoporose ou d’infection par le VIH
- survient chez un usager de drogues intraveineuses.
S’il n’y a pas ces signes d’alarmes mentionnés plus haut, mais que la douleur demeure présente quelques jours après son apparition, malgré l’auto-traitement prodigué, il est également important de consulter.

Les personnes à risque et les facteurs de risque de la lombalgie

Les personnes à risque

  • Les personnes dont le travail demande de passer de longues heures en position assise ou debout.
  • Les travailleurs appelés à soulever ou à tirer de lourdes charges.
  • Les travailleurs qui doivent fréquemment se pencher vers l’avant ou effectuer des torsions latérales du torse.
  • Les femmes enceintes, parce qu’elles supportent un poids supplémentaire de 9 kg à 12 kg et que leurs hormones commandent un relâchement des tissus musculaires (principalement à la région pelvienne pour faciliter l’accouchement, mais aussi près de la colonne vertébrale).
  • Les personnes dont un parent a souffert de dégénérescence discale, d’arthrose ou d’ostéoporose.

Les facteurs de risque

  • Le manque d’entraînement physique ou le surentraînement.
  • L’embonpoint.
  • Les mauvaises postures.
  • Le port de chaussures à talons hauts.
  • Le tabagisme.
  • Le stress prolongé. Des émotions refoulées ou une situation de travail insatisfaisante contribuent aux douleurs lombaires. Le stress augmente les tensions musculaires dans le dos.
  • La dépression, qui peut être à la fois une cause et une conséquence des maux de dos chroniques.
Facteurs de risque de chronicité
Dans environ 5 % à 8 % des cas, la lombalgie devient chronique. Certains facteurs sont connus pour engendrer cet état chronique 45 : être une femme, appartenir à une classe sociale basse, être déprimé ou avoir subi une chirurgie du dos. De plus, l’insatisfaction au travail a un fort impact sur le passage à la chronicité. Enfin, le fait de subir des examens d’imagerie et de découvrir la présence des lésions (même s’il s’agit de lésions normales liées au vieillissement) contribue à aggraver le pronostic, en inquiétant la personne et en l’empêchant de croire en sa guérison.

La prévention de la lombalgie

Mesures préventives de base
Quelques moyens pour réduire les tensions musculaires au dos et réduire le risque de lombalgie.

Un mode de vie sain

  • Maintenir un poids santé ou perdre du poids si l’on fait de l’embonpoint. Faites notre test pour connaître votre indice de masse corporelle (IMC).
  • Faire régulièrement de l’exercice et s’échauffer avant d’entreprendre une activité physique. Il s’agit du meilleur moyen de conserver la force et la souplesse du dos. Porter une attention particulière à la musculature de l’abdomen et du dos, qui constitue un corset naturel de la colonne vertébrale tout en la protégeant des chocs. Il importe d’apprendre les exercices sous la supervision d’un instructeur qualifié. Mal exécutés, les exercices peuvent déclencher ou aggraver une lombalgie.
  • Se réserver des moments de détente.

Une bonne posture

  • Rester conscient de sa posture en tout temps. Le dos est bien droit, le regard vers l’avant, les épaules vers l’arrière.
  • Pour soulever un objet lourd, s’accroupir en fléchissant les genoux tout en maintenant le dos bien droit, et se relever en dépliant les jambes tout en tenant l'objet près du corps. Éviter les mouvements de torsion.
  • Pour pelleter la neige, garder le dos le plus droit possible. Pour ce faire, placer la main le plus bas possible sur le manche, plier les genoux pour ramasser la neige, se servir du genou comme levier lorsque la charge est lourde, et éviter les mouvements de torsion du dos lorsqu’on rejette la neige.

Au travail

  • Si l'on doit rester longtemps en position debout, se servir d'un tabouret bas sur lequel on posera les pieds à tour de rôle, en alternant toutes les 5 à 10 minutes.
  • Si l'on doit rester assis durant de longues heures au bureau ou au volant d'un véhicule, faire des arrêts pour se dégourdir et s’étirer.
  • Utiliser des chaises à dossier droit qui soutiennent bien le bas du dos.
  • Utiliser une chaise pivotante afin de minimiser les mouvements de torsion.
  • Ajuster la hauteur de la chaise ou poser les pieds sur un petit tabouret de telle sorte que les genoux soient un peu plus élevés que les hanches.
  • Pour le travail à l’ordinateur, régler la hauteur de l’écran de manière à ce que les yeux soient fixés droit devant et la tête, relativement droite.

Pensez-y

  • Privilégier les sacs à dos aux sacs à main, et utiliser les deux épaules pour porter le sac à dos.
  • Pousser les objets lourds plutôt que les tirer.
  • Éviter de porter des chaussures à talons hauts (plus de 5 cm). Porter plutôt des chaussures bien ajustées, qui offrent un bon soutien.

Les traitements médicaux de la lombalgie

Reposer le dos

En phase de douleur aiguë, on tente de maîtriser la douleur. Il est important d’éviter les mouvements brusques et de reposer le dos. On recommande un repos de 48 heures. Après, il faut impérativement se mobiliser, même si la douleur est encore présente. Le repos strict au lit que l’on prescrivait dans le passé est prouvé inefficace et même délétère.
Les positions qui reposent le mieux la colonne lombaire sont les suivantes.
  • Couché sur le côté, genoux repliés, un oreiller sous la tête et un autre entre les genoux (les femmes enceintes peuvent ajouter un oreiller sous leur ventre).
  • Couché sur le dos, sans oreiller sous la tête, avec un ou plusieurs oreillers sous les genoux et une serviette roulée ou un petit coussin dans le creux du bas du dos.
L’application d’une bouillotte ou d’une ceinture lombaire chauffante permet de réduire la douleur. Certaines personnes préfèrent appliquer de la glace, mais des études ont montré que l’effet sur la douleur était moins important.
Il est important de ne pas prolonger indûment la période de repos au-delà de 1 ou 2 jours et de reprendre ses activités dès que possible. En règle générale, le repos au lit doit être évité ou être le plus court possible, car c’est un facteur qui contribue à rendre la lombalgie chronique. L’inaction et l’immobilité contribuent en effet à l’atrophie et à l’affaiblissement des muscles du dos. Elles peuvent compromettre la mobilité normale des articulations de la colonne lombaire.

Médicaments

Lombalgie aiguë

Pour maîtriser la douleur temporairement et sur une courte période, il est conseillé de prendre de l’acétaminophène (comme Tylenol®). Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (Aspirine®, ibuprofène, dont Advil®, Motrin®) ou les relaxants musculaires (par exemple, Robaxacet® ou Robaxisal®) en vente libre peuvent également soulager la douleur. Si la douleur est intense et tenace, le médecin pourra prescrire des antidouleurs plus puissants (opiacés). Il est important d’obtenir un soulagement efficace des douleurs, car le fait de souffrir peut entraîner une crainte des mouvements, qui contribue à la chronicisation de la douleur.

Lombalgie chronique

Des injections de cortisone à proximité de la zone douloureuse sont parfois données en cas de douleurs chroniques.
Des antidépresseurs tricycliques peuvent aussi être prescrits pour soulager certaines douleurs de dos chroniques. En effet, ils ont un effet antalgique. S’il y a lieu, ils permettent aussi de traiter un syndrome dépressif, qui peut contribuer à accentuer la douleur.

Physiothérapie et exercice

Les exercices et la physiothérapie n’ont pas d’utilité contre la douleur en cas de lombalgie aiguë. En revanche, les personnes atteintes de douleurs lombaires subaiguës ou chroniques qui maintiennent une activité physique (exercices d’étirements et de renforcement, marche, etc.) guérissent plus rapidement. Un programme de physiothérapie est donc souvent conseillé en cas de lombalgie subaiguë (durant depuis plus de 4 semaines). Au début, les séances pourront se limiter à des mouvements doux et à l’application de chaleur dans la région lombaire. Progressivement, le patient apprendra une série d'exercices qu’il sera appelé à répéter quotidiennement à la maison afin de réadapter et de rééduquer les muscles et les articulations de la colonne lombaire. La massothérapie peut être utile.
Par la suite, la marche, la natation et le cyclisme de route (avec une bicyclette bien ajustée à sa taille) sont conseillés, car il s’agit de sports doux pour le dos. Le yoga est également efficace pour calmer les douleurs lombaires à long terme.

Approches corps-esprit (mind-body)

Lorsque les douleurs sont chroniques, on doit souvent apporter des changements majeurs à son mode de vie : changement de travail, renoncement à certaines activités, apprentissage de nouvelles postures, adhésion à un programme d’exercices, etc. En outre, le lien entre les émotions et les douleurs lombaires semble de plus en plus clair aux yeux des spécialistes du dos. Ainsi, le fait de croire en sa guérison et d’accorder moins d’importance à la douleur (en apprenant à la gérer au mieux) permet d’augmenter les chances de guérison.
Les approches corps-esprit peuvent aider à entreprendre ce virage important. L’auteur d’une synthèse d’études sur le contrôle de la douleur mentionne que ces approches constituent un traitement complémentaire valable pour soigner les douleurs lombaires chroniques. En plus de diminuer l’intensité de la douleur, elles permettent de mieux gérer le stress, d’apprendre à se détendre et à avoir une attitude plus positive. La thérapie cognitivo-comportementale semble efficace.

Ceinture lombaire

Il n’y a pas de recommandation claire au sujet des ceintures lombaires (larges ceintures qui enveloppent le bas du dos), car les données sur leur efficacité sont contradictoires. Dans certains cas, une ceinture lombaire peut aider à soulager les douleurs et aider la personne à reprendre une activité normale rapidement. Elle permet aussi de réduire le recours aux médicaments et de limiter les récidives grâce à une action de rappel permettant d’éviter les faux mouvements. En cas de lombalgie chronique, le port d’une ceinture lombaire est également controversé. Il est généralement conseillé uniquement pour certaines situations qui risquent de raviver la douleur : longs trajets assis, magasinage, etc.

Chirurgie

Lorsqu’un nerf est comprimé, on peut le décomprimer par chirurgie. On procédera à l’opération en phase aiguë si un nerf lié au sphincter de la vessie ou de l’anus est touché. Autrement, si le nerf touché provoque une faiblesse musculaire dans les jambes ou les pieds, les médecins n’envisagent généralement la chirurgie que lorsque la situation ne s’améliore pas avec le temps et les autres traitements. En général, on décide de ne pas opérer si la compression provoque uniquement des douleurs, sans faiblesse musculaire. Selon les études, ce type de chirurgie ne soulage pas efficacement la douleur à long terme.
Des recherches ont lieu actuellement sur des disques de remplacement.

Réintégration au travail

Si la lombalgie a provoqué un arrêt de travail prolongé, il est possible d’obtenir de l’aide auprès d’organismes qui facilitent la réintégration au travail. Ils veilleront entre autres à ce que les exigences de l’emploi soient bien adaptées aux capacités physiques de la personne. Ils peuvent aussi offrir des conseils en matière d’ergonomie. Se renseigner auprès de son médecin.

Lombalgie - Approches complémentaires

Important. En cas de douleur persistante, consulter d’abord un médecin afin de savoir s’il est possible de découvrir une cause spécifique du mal de dos. Les traitements non conventionnels suivants ont été testés chez des personnes souffrant de douleurs lombaires qui n’étaient pas liées à une maladie spécifique.
Le mal de dos vient en tête de liste des affections pour lesquelles les gens ont recours aux médecines alternatives et complémentaires. L’acupuncture, la phytothérapie, la massothérapie et les manipulations de la colonne (par la chiropratique ou l’ostéopathie) sont les thérapies les plus populaires. De plus en plus, les médecins encouragent les gens souffrant de douleurs lombaires chroniques à faire l’expérience d’approches complémentaires, car souvent les traitements classiques à eux seuls ne suffisent pas à faire disparaître les douleurs.
L’une ou l’autre des plantes mentionnées ci-dessous peuvent aussi être utilisées pour soulager la douleur et diminuer l’inflammation. Chiropratique. L'efficacité de la chiropratique, particulièrement les manipulations de la colonne vertébrale, pour traiter les lombalgies a fait l'objet de plusieurs revues systématiques. Parmi celles-ci, une revue très exhaustive publiée en 2008, incluant des études cliniques aléatoires, des revues systématiques, des méta-analyses et des études de cohorte, a comparé la chiropratique à des traitements classiques ou à des placebos. Que ce soit pour les lombalgies aiguës ou chroniques, la technique de manipulation rachidienne (de la colonne vertébrale) semble plus efficace que les traitements placebos ou inactifs pour soulager la douleur et améliorer l’état fonctionnel des patients. De plus, l’addition d’un programme d’exercices spécifiques semble accélérer et améliorer les résultats et diminuer la réapparition périodique des douleurs.
Contre-indications
La chiropratique est généralement considérée comme sécuritaire pour traiter les douleurs au bas du dos. Elle est toutefois contre-indiquée en cas de syndrome de la queue de cheval (une forme grave de sciatique) ou de fracture vertébrale.
Ostéopathie. L’ostéopathie est une médecine manuelle qui vise à équilibrer les structures internes en utilisant un toucher d’une grande finesse. Plusieurs méta-analyses, dont une publiée en 2010, ont conclu que cette approche réduit la lombalgie plus efficacement qu'un traitement placebo. En outre, on y fait état de plusieurs études au cours desquelles l'ostéopathie s’est avérée plus efficace que les traitements classiques. Elle permet parfois de réduire la dose de médicaments antidouleur. De plus, il semble que cet effet serait significatif à court comme à moyen terme, les recherches ayant démontré des effets bénéfiques qui durent au-delà de 3 mois.
Attention. Les médecins déconseillent généralement les manipulations vertébrales, qu’elles soient ostéopathiques ou chiropratiques, durant la phase aiguë. Elles peuvent toutefois être conseillées en phase subaiguë (de 4 à 12 semaines).
Acupuncture. L’acupuncture est un traitement de plus en plus utilisé pour soulager les douleurs de toute sorte. Elle stimulerait notamment la production d’endorphines, des substances aux propriétés calmantes et antidouleur. En 2005, une méta-analyse regroupant 22 études cliniques aléatoires comparait l'effet de l'acupuncture à d'autres traitements ou à des placebos. Il en ressort que l'acupuncture serait aussi efficace pour soulager les douleurs lombaires chroniques que les thérapies habituellement employées. C’est également ce que conclut une revue de la littérature scientifique publiée en 2010 et portant sur 4 études aléatoires. En ce qui concerne les douleurs lombaires aigües, toutefois, les résultats sont peu abondants et peu concluants.
Hydrothérapie (cures thermales). Les auteurs d'une méta-analyse publiée en 2006 se sont penchés sur 5 essais cliniques portant sur les effets de la balnéothérapie et des traitements en spa pour le soulagement des douleurs lombaires. Les résultats de ces études démontrent que les 2 types de thérapies diminuent la douleur. Un essai clinique publié en 2005 a par ailleurs montré que la balnéothérapie était plus efficace si l’eau utilisée est riche en soufre. En 2009, la Ligue européenne contre le rhumatisme (EULAR) a analysé 19 essais cliniques portant sur la balnéothérapie et a confirmé son utilité pour la lombalgie chronique.
Cayenne (Capsicum frutescens). L’application locale de capsaïcine, l’un des ingrédients actifs du cayenne, aide à soulager les douleurs lombaires, selon quelques études. Il faut toutefois noter que, selon les auteurs d'une méta-analyse publiée en 2004, la capsaïcine n'a qu'une efficacité faible à modérée contre les douleurs musculosquelettiques. Ces chercheurs soulignent cependant qu'elle peut être utile comme adjuvant ou comme seul traitement pour les personnes qui ne répondent pas ou qui sont intolérantes aux autres traitements. La Commission E reconnaît l'usage externe du cayenne pour soulager les douleurs musculaires aux épaules, aux bras et à la colonne vertébrale.
Dosage
Appliquer sur les parties atteintes, jusqu'à 4 fois par jour, une crème, une lotion ou un onguent renfermant de 0,025 % à 0,075 % de capsaïcine. On trouve également, dans les boutiques chinoises, des emplâtres au capsicum qu'on applique sur les articulations ou sur les muscles douloureux.
Notes
- Il faut souvent compter 14 jours de traitement avant que l'effet thérapeutique se fasse pleinement sentir.
- Il arrive que la première application cause une vive sensation de douleur qui s'estompe par la suite. Interrompre les applications si cette sensation persiste après 2 traitements ou si des rougeurs apparaissent.
- Bien se laver les mains après usage. Comme la substance irritante est peu soluble dans l'eau, du savon ou un peu de vinaigre sont nécessaires pour nettoyer la peau.
Griffe du diable (Harpagophytum procumbens). Les résultats de plusieurs essais cliniques, avec ou sans groupe placebo, indiquent que la racine de griffe du diable peut améliorer la mobilité et soulager la douleur dans les cas de troubles musculosquelettiques, notamment l'arthrose et les maux de dos. Elle aurait une action anti-inflammatoire et favoriserait la détente musculaire. La Commission E et l’ESCOP ont reconnu l’efficacité de cette plante africaine pour soulager les douleurs arthritiques et musculosquelettiques.
Dosage
On prend habituellement 1 ou 2 comprimés de 500 mg, 3 fois par jour, soit 1,5 g à 3 g par jour. Les dosages peuvent varier selon le type d'extrait. Suivre les indications du fabricant.
Note
On recommande de suivre ce traitement pendant au moins 2 ou 3 mois afin de profiter pleinement de ses effets.
Saule blanc (Salix alba). L’écorce du saule blanc renferme de la salicine, la molécule à l’origine de l’acide acétylsalicylique (Aspirine®). Elle possède des vertus analgésiques et anti-inflammatoires. Des essais cliniques indiquent que l’écorce de saule permet d’apaiser les douleurs lombaires. Les effets antidouleur du saule blanc ont parfois été similaires à ceux des médicaments de synthèse. La Commission E et l’ESCOP reconnaissent son utilité pour faire baisser la fièvre, soulager les douleurs rhumatismales et le mal de tête.
Massothérapie. Plusieurs chercheurs ont étudié les effets thérapeutiques du massage dans le traitement des douleurs lombaires. Les résultats ne leur permettent pas d’en arriver à un consensus sur l’efficacité de la massothérapie, étant donné la variabilité de la qualité des études menées jusqu’à présent. Il semble tout de même que le massage soulage les douleurs lombaires subaiguës et chroniques, surtout s’il est combiné à des activités physiques et à de l’information éducative sur la prévention des maux de dos. Le massage aide à relâcher les tensions musculaires et améliore la circulation sanguine, ce qui expliquerait en partie son effet antidouleur. Il existe plusieurs types de massages thérapeutiques.
Technique Alexander. Cette technique d’éducation somatique vise à désapprendre certaines habitudes de posture pour réduire les tensions musculaires, améliorer l’équilibre et réduire la fatigue et les douleurs. Même si l'efficacité de la technique Alexander est encore loin d'être démontrée pour le soulagement des douleurs lombaires, on l'intègre avec succès à des protocoles multidisciplinaires visant à diminuer l'inconfort des personnes souffrant de cette affection.
Neurostimulation électrique transcutanée (TENS). Le TENS consiste à stimuler les nerfs par un léger courant électrique afin de soulager la douleur. Bien que très utilisée dans le traitement de la lombalgie, cette méthode n’a pas fait la preuve de son efficacité. C’est du moins ce qu’ont conclu les auteurs d’une analyse publiée en 2008.
Écoles du dos. Il faut souligner le succès observé avec ce qu’il est désormais convenu d’appeler les écoles du dos : des programmes de prise en charge et de soutien des patients souffrant de lombalgie. On y enseigne comment prendre soin de son dos, quels mouvements éviter, etc. (voir les Sites d’intérêt).
Disciplines corporelles. Bien que leur efficacité n’ait pas été démontrée durant des essais cliniques, plusieurs disciplines corporelles apportent un soulagement aux personnes souffrant de douleurs lombaires. Parmi les plus populaires, on compte le tai-chi et le yoga. Une étude aléatoire publiée en 2010 a montré que le yoga permettait d’améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de lombalgie chronique tout en offrant un assouplissement de la colonne supérieur à celui obtenu par les exercices de physiothérapie classiques. Des études visant à mieux évaluer l’effet du yoga et du tai-chi sur les douleurs lombaires chroniques sont en cours.

Post a Comment

Plus récente Plus ancienne