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La spondylarthrite ankylosante, aussi appelée spondylite ankylosante, est une maladie rhumatismale qui atteint surtout la colonne vertébrale et le bas du dos. Elle commence chez les personnes jeunes, généralement chez des hommes de 15 ans à 40 ans.
Comme tout rhumatisme, elle se traduit par des douleurs et une perte de souplesse des articulations. Le signe le plus caractéristique de la spondylarthrite ankylosante (SA) est une douleur dans le bas de la colonne vertébrale, aux articulations sacro-iliaques (là où la colonne s’attache au bassin).
Cependant, la maladie peut aussi toucher d’autres articulations, comme les chevilles ou les genoux. Elle peut aussi s’accompagner d’une inflammation de l’oeil ou de symptômes digestifs.
Il s’agit d’une maladie chronique et évolutive, qui conduit à un enraidissement (rigidité) progressif des articulations, d’où le terme ankylosante. À la longue, les vertèbres peuvent même se souder, provoquant alors une rigidité prononcée de la colonne vertébrale. Cependant, grâce à un traitement précoce, il est possible de maîtriser efficacement les symptômes et de limiter l’ankylose. Aujourd’hui, les formes graves de spondylarthrite avec ankylose sont de plus en plus rares et les spécialistes tendent même à ne plus employer le terme ankylosante.
La spondylarthrite ankylosante est une maladie de la famille des spondylarthropathies, qui regroupe plusieurs types de rhumatismes inflammatoires chroniques caractérisés par une atteinte des articulations vertébrales. Pour les médecins, il n’est pas toujours facile de différencier la spondylarthrite ankylosante des autres spondylarthropathies, d’autant que les symptômes de ces différentes maladies se chevauchent souvent.

Prévalence

La spondylarthrite ankylosante est une maladie relativement rare qui touche surtout des jeunes hommes, par ailleurs en bonne santé. La prévalence exacte de la maladie n’est pas connue mais la plupart des études estiment qu’elle touche de 1 personne sur 500 à 1 personne sur 100. La maladie est très fréquente au sein de certaines populations amérindiennes.Selon la Société canadienne d’arthrite, de 150 000 à 300 000 Canadiens seraient atteints de spondylarthrite ankylosante.La maladie est environ 3 fois plus fréquente chez les hommes que chez les femmes.

Causes

La cause exacte de la spondylarthrite ankylosante n’est pas connue. Il s’agit d’une maladie inflammatoire, c’est-à-dire qu’elle induit une inflammation chronique des articulations. La maladie est probablement liée à un ensemble de facteurs génétiques et environnementaux :
  • Facteurs génétiques : la spondylarthrite ankylosante survient surtout chez les personnes qui possèdent un gène particulier, appelé HLA-B27. C’est pourquoi elle est plus fréquente dans certaines populations ou dans certaines familles. Cependant, ce gène n’est pas la cause de la maladie : il s’agit seulement d’un facteur prédisposant. Le gène HLA-B27 est présent chez 6 % de la population et chez 93 % des personnes atteintes de spondylarthrite ankylosante. Ainsi, seulement de 5 % à 6 % des personnes possédant ce gène développent une spondylarthrite ankylosante. En outre, d’autres gènes sont très certainement impliqués dans la maladie;
  • Facteurs extérieurs : les chercheurs pensent que des facteurs environnementaux jouent un rôle dans le déclenchement de la maladie chez les personnes génétiquement prédisposées. Il pourrait notamment s’agir de bactéries, responsables d’infections digestives (bactéries Klebsiella) ou génitales, qui entraîneraient des modifications du système immunitaire et déclencheraient la maladie. Les symptômes articulaires de la spondylarthrite apparaissent souvent dans les semaines qui suivent une infection génitale ou digestive.

Complications

Même si les symptômes peuvent se manifester de manière périodique, la maladie tend à progresser continuellement car l’inflammation persiste et continue de détériorer les articulations et le cartilage (les disques) du dos. Avec le temps, une fusion des vertèbres peut se former chez certains patients. Cependant, l’évolution de la maladie est très lente, sur plusieurs années.
Attention aux risques cardiovasculaires. Lorsque la maladie n’est pas traitée efficacement, l’inflammation chronique est susceptible d’augmenter les complications cardiovasculaires. Ainsi, les personnes atteintes de spondylarthrite ankylosante ont un risque plus élevé de crise cardiaque ou de maladie vasculaire périphérique.

Les symptômes de la spondylarthrite ankylosante (spondylite) / rhumatisme

Les symptômes commencent le plus souvent de la fin de la croissance (15-16 ans) à l’âge de 40 ans. Il existe toutefois des formes plus rares survenant dès l’enfance.
Symptômes initiaux
  • La maladie commence en général par des douleurs de la colonne vertébrale, du bassin, des fesses... Ces douleurs sont plus intenses vers la fin de la nuit et peuvent même réveiller les personnes atteintes;
  • Il existe une raideur et une limitation de la flexibilité du dos, plus accentuées le matin. Celles-ci durent plus ou moins longtemps et s’estompent après une période de déverrouillage, c’est-à-dire de réchauffement des articulations;
  • La maladie peut aussi commencer par une douleur au talon, au genou ou à la cheville, ou par le gonflement d’un doigt ou d’un orteil (dactylite);
  • Parfois, la maladie commence par des symptômes qui ne concernent pas les articulations, par exemple par une inflammation de l’oeil (uvéite).
Évolution des symptômes
La spondylarthrite ankylosante est une maladie qui évolue par poussées, entrecoupées de périodes où les symptômes sont moins marqués, et qui parfois disparaissent. Toutefois, même en cas de rémission totale, les rechutes sont extrêmement fréquentes.
La maladie peut parfois se traduire uniquement par des douleurs et une raideur dans le dos. D’autres symptômes peuvent être présents selon les cas :
  • Capacité de mouvement du dos et du thorax diminuée, ce qui peut parfois gêner la respiration. Douleur au thorax lors d’une toux ou d’une inspiration profonde;
  • Atteinte des articulations des membres (surtout près de l’attachement des ligaments et des tendons à l’os) : gonflement et douleur des épaules, des coudes, des genoux et des chevilles;
  • Fatigue, perte d'appétit et de poids, fièvre dans de rares cas;
  • Inflammation d’un oeil (oeil rouge et douloureux);
  • Posture rigide ou voûtée;
  • Inflammation de l’intestin (causant douleurs, diarrhée...).

Les personnes à risque et les facteurs de risque de la pondylarthrite ankylosante (spondylite)

Personnes à risque

Outre le sexe (les hommes sont plus touchés que les femmes), la prédisposition génétique joue un rôle important.Ainsi, une personne dont le frère ou la soeur souffre de spondylarthrite ankylosante a 50 fois plus de risque de développer elle aussi la maladie.

Facteurs de risque

Il n’y a pas de facteur de risque connu pour cette maladie.

La prévention de la spondylarthrite ankylosante (spondylite) / rhumatisme

Peut-on prévenir?
Comme on ne connaît pas sa cause, il n'existe pas de moyen de prévenir la spondylarthrite ankylosante. Toutefois, par quelques modifications du mode de vie, il est possible de prévenir l'exacerbation des douleurs et de diminuer la raideur. Voyez aussi notre fiche Arthrite (vue d’ensemble).
Mesures préventives de base
En période de douleurs :
Il est conseillé de ne pas solliciter les articulations douloureuses. Le repos, l’adoption de certaines postures et les massages peuvent soulager la douleur.
En dehors des périodes de crise :
Certaines règles d'hygiène de vie peuvent aider à préserver au maximum la souplesse des articulations. Les douleurs qui caractérisent la spondylarthrite ankylosante ont tendance à s’estomper après réchauffement des articulations. L’exercice physique régulier est donc fortement conseillé.
Il est également recommandé de bouger et d’étirer ses articulations plusieurs fois par jour : étirement des jambes et des bras, enroulement de la colonne vertébrale, exercices respiratoires... La posture du chat, qui consiste à alterner dos rond et dos creux à quatre pattes, permet par exemple d’assouplir le dos. Demandez conseil à votre médecin ou à votre physiothérapeute.
Quelques conseils pour limiter les douleurs :
  • Dormir sur un matelas ferme avec un oreiller plat (ou même sans oreiller);
  • Dormir sur le dos ou sur le ventre, en alternance, et éviter de dormir sur le côté;
  • Pratiquer une activité sportive douce, comme la natation;
  • Éviter de rester assis ou debout trop longtemps sans bouger les articulations;
  • Ne pas porter de charges lourdes et apprendre à protéger son dos en pliant les genoux pour soulever les objets;
  • Conserver un poids santé, car le surplus de poids augmente les douleurs articulaires;
  • Arrêter de fumer. Le tabagisme augmente le risque cardiovasculaire, déjà accru chez les personnes atteintes de spondylarthrite ankylosante;
  • Se détendre ou pratiquer une activité de relaxation car le stress peut exacerber les symptômes.

Les traitements médicaux et les approches complémentaires la spondylarthrite ankylosante (spondylite)

Traitements médicaux

Il n’existe pas de traitement permettant de guérir la maladie. Cependant, de nombreux médicaments permettent de contrôler les symptômes, en diminuant l’inflammation et les douleurs.
Comme la spondylarthrite ankylosante évolue par poussées, certaines personnes n’auront besoin que d’un traitement temporaire lors des périodes douloureuses.D’autres personnes, au contraire, souffriront d’une forme plus active de la maladie, avec un risque plus élevé d’ankylose. Dans ces cas, un traitement au long cours, appelé traitement de fond, peut être nécessaire. Bien souvent, malheureusement, les symptômes risquent de réapparaître à l’arrêt du traitement.
Cependant, grâce aux traitements actuels, la majorité des personnes atteintes de spondylarthrite ankylosante peut mener une vie normale.
Traitements antidouleur
Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Les AINS sont le traitement de base de la spondylarthrite. Ils permettent de réduire la douleur et l’inflammation. Ils comprennent l’acide acétylsalicylique (Aspirine®), l’ibuprofène (Motrin®, Advil®, etc.) mais aussi des médicaments plus puissants, comme le naproxène (Naprosyne®), le diclofénac (Voltarène®), le piroxicam (Feldène®) ou le sulindac (Clinoril®), qui doivent être prescrits par le médecin. Le traitement par AINS est généralement prescrit jusqu’à ce que la douleur et la raideur articulaires s’estompent, parfois pendant plusieurs semaines.
Pris sur une longue période, les anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent entraîner des complications digestives, comme un ulcère de l’estomac. Le médecin prescrit souvent un médicament destiné à protéger l’estomac, soit la famotidine (Pepcid), l’oméprazole (Mopral®) ou le misoprostol (Cytotec), à prendre en même temps que l’AINS. Les inhibiteurs spécifiques de la COX-2 (de type Celebrex®) sont d’autres AINS qui causent moins de problèmes gastriques. Il faut toujours consulter son médecin avant de prendre un AINS sur une longue période.
Injections de corticoïdes. En cas de douleur intense, le médecin peut injecter des corticoïdes (cortisone), directement dans les articulations douloureuses. Il s’agit d’anti-inflammatoires puissants qui apportent un soulagement à court terme.
Traitements de fond
Lorsque les AINS ne suffisent pas à atténuer les symptômes, un traitement de fond peut être prescrit. L’arrivée de traitements récents, appelés traitements biologiques (ou anti-TNF-alpha) a permis d’améliorer considérablement la prise en charge des cas graves de spondylarthrite.
Sulfasalazine. Ce médicament est parfois utilisé lorsque les articulations des membres sont touchées, mais il n’est pas très efficace contre les douleurs de la colonne vertébrale. On peut aussi utiliser le méthotrexate mais ces 2 médicaments peuvent entraîner des effets secondaires graves, en particulier dans le sang et au foie.
Les médicaments anti-TNF alpha. Les anti-TNF (Tumor Necrosis Factor) alpha, aussi appelés modificateurs de la réponse biologique, sont des médicaments récents très utilisés pour le traitement des rhumatismes inflammatoires. En cas de spondylarthrite ankylosante, l’étanercept (Enbrel®) et l’infliximab (Remicade®) sont couramment prescrits. Ils permettent de réduire rapidement la douleur et la raideur matinales et de diminuer l'inflammation. Ces traitements coûtent toutefois très cher et ne sont prescrits qu’en cas d’échec des traitements classiques.
La physiothérapie
L'exercice physique est un des aspects importants du traitement car il aide à maintenir une bonne posture et à augmenter la capacité respiratoire. Il faut cependant éviter tous les exercices qui demandent un effort particulier de la colonne vertébrale, de même que les sports de contact. La natation et certains étirements qui renforcent le dos et l'abdomen sont particulièrement bénéfiques. Il est conseillé de consulter un physiothérapeute pour mettre en place avec lui un programme d’exercices adapté à vos douleurs et vos raideurs articulaires. Les exercices de renforcement musculaire, en particulier ceux qui musclent le dos, sont également bénéfiques pour maintenir une bonne posture.
La chirurgie
En cas de spondylarthrite ankylosante grave, lorsque les articulations sont très endommagées, une intervention chirurgicale peut être nécessaire. Elle permet de remplacer l’articulation abîmée, le plus souvent l’articulation de la hanche, par une prothèse. Cette intervention permet de redonner de la mobilité et d’atténuer les douleurs.

Approches complémentaires

D’après nos recherches, il n’existe pas d’études montrant l’efficacité de plantes, de suppléments ou d’approches complémentaires pour traiter spécifiquement la spondylarthrite ankylosante. Cependant, diverses approches, comme le yoga ou la massothérapie, peuvent apporter un soulagement aux personnes atteintes.

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