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Cette fiche traite principalement de l’angine de poitrine et de l’infarctus du myocarde (crise cardiaque).
Les maladies cardio-vasculaires englobent une multitude de maladies liées à un mauvais fonctionnement du coeur ou des vaisseaux sanguins qui l’alimentent.
Cette fiche se concentre sur les 2 troubles les plus fréquents :
  • L'angine de poitrine survient quand il y a un manque de sang oxygéné dans le muscle cardiaque. Elle provoque une crise de vives douleurs au coeur, ressenties dans la région de la poitrine. Ce trouble survient à l’effort et disparaît en quelques minutes avec le repos ou la prise de nitroglycérine, sans laisser de séquelle. Le terme angine provient du latin angere, qui signifie étrangler;
  • L'infarctus du myocarde ou crise cardiaque désigne une crise plus violente que l’angine. Le manque d’oxygène provoque la nécrose, c’est-à-dire la destruction d’une partie du muscle cardiaque, qui sera remplacée par une cicatrice. La capacité du coeur à se contracter normalement et à pomper une quantité normale de sang à chaque battement peut être affectée; tout dépend de l’étendue de la cicatrice. Le terme infarctus provient du latin infarcire, qui signifie farcir ou remplir, car les tissus cardiaques semblent alors gorgés de liquide.
Le coeur est une pompe qui permet au sang d’être distribué à tous les organes, et assure donc leur fonctionnement. Mais ce muscle a lui aussi besoin d’être nourri en oxygène et en nutriments. Les artères qui approvisionnent et nourrissent le coeur s’appellent les artères coronaires (voir schéma). La crise d’angine ou l’infarctus surviennent lorsque les artères coronaires sont obstruées, en partie ou complètement. Les régions du coeur qui ne sont plus bien irriguées se contractent mal ou cessent de le faire. Ce type de situation survient lorsque les parois des artères du coeur ont subi des dommages (voir Athérosclérose et artériosclérose ci-dessous).
L’âge auquel une première crise d’angine ou un infarctus se déclare dépend en partie de l’hérédité, mais essentiellement des habitudes de vie : alimentation, activité physique, tabagisme, consommation d’alcool et stress.

Fréquence

Selon la Fondation des maladies du coeur, environ 70 000 personnes subissent une crise cardiaque chaque année au Canada. Près de 16 000 d’entre elles y succombent. La grande majorité de celles qui y survivent récupèrent suffisamment pour retrouver une vie active. Toutefois, si le coeur est gravement atteint, il perd beaucoup de force et répond difficilement aux besoins du corps. Des activités simples, comme se vêtir, deviennent essoufflantes. C’est l’insuffisance cardiaque.
Les maladies cardiovasculaires sont la 1re cause de décès à travers le monde, d’après l’Organisation mondiale de la Santé. Toutefois, ce n’est plus le cas au Canada et en France, où les cancers figurent maintenant au 1er rang. Les maladies cardiovasculaires demeurent néanmoins la 1re cause de décès chez les diabétiques et d’autres groupes de population, comme les autochtones.
Les troubles cardiaques touchent presque également les hommes et les femmes. Cependant, les femmes en sont atteintes à un âge plus avancé.

Athérosclérose et artériosclérose

L'athérosclérose désigne la présence d’une plaque sur la paroi interne des artères qui gêne ou bloque la circulation du sang. Elle se forme très lentement, souvent de nombreuses années avant qu’une crise d’angine ou d’autres symptômes se produisent. L’athérosclérose touche surtout les grosses et les moyennes artères (par exemple, les artères coronaires, les artères du cerveau et les artères des membres).
Elle est souvent associée à l’artériosclérose : c’est-à-dire au durcissement, à l’épaississement et à la perte d’élasticité des artères.

Comment se produit l’infarctus?

La majorité des infarctus se produisent en 3 étapes successives.
  • En premier lieu, la paroi interne de l’artère doit subir des microblessures. Divers facteurs peuvent endommager les artères avec le temps, comme des taux élevés de lipides dans le sang, le diabète, le tabagisme et l’hypertension artérielle.
  • La plupart du temps, l’histoire s’arrête ici, car le corps soigne bien ces microblessures. Par contre, il arrive que la paroi de l’artère s’épaississe et forme une sorte de cicatrice appelée plaque. Celle-ci contient des dépôts de cholestérol, des cellules immunitaires (car les microblessures ont déclenché une réaction d’inflammation) et d’autres substances, dont du calcium.
  • La majorité des plaques ne sont pas risquées; elles ne grossissent pas ou le font très lentement, puis se stabilisent. Certaines peuvent même réduire l’ouverture des artères coronaires jusqu’à 50 % à 70 %, sans causer de symptômes et sans s’aggraver. Pour qu’un infarctus se produise, il faut qu’un caillot sanguin se forme sur une plaque (qui n’était pas nécessairement de taille importante). En l’espace de quelques heures ou de quelques jours, l’artère peut être complètement obstruée par le caillot. C’est ce qui crée un infarctus et une douleur subite, sans aucune forme d’avertissement.
    Les étapes qui conduisent à la formation d’un caillot de sang sur une plaque ne sont pas complètement élucidées. Le caillot est fait de sang coagulé. Comme lorsqu’il y a une blessure à un doigt, le corps veut la réparer par la coagulation.
L'athérosclérose a tendance à toucher plusieurs artères à la fois. Elle augmente donc aussi le risque d’autres problèmes de santé importants, comme un accident vasculaire cérébral ou de l’insuffisance rénale.
Pour évaluer les risques : le questionnaire de Framingham et les autres
Ce questionnaire sert à estimer le risque de maladie cardiovasculaire dans les prochains 10 ans. Il peut être faible (moins de 10 %), modéré (de 10 % à 19 %) ou élevé (20 % et plus). Les résultats guident les médecins dans le choix du traitement. Si le risque est élevé, le traitement sera plus intensif. Ce questionnaire tient compte de l’âge, des taux de cholestérol, de la tension artérielle et d’autres facteurs de risque. Il est très utilisé par les médecins canadiens et américains. Il a été élaboré aux États-Unis, dans la ville de Framingham. Il existe plusieurs types de questionnaires, car ils doivent être adaptés aux populations qui les utilisent. En Europe, l’un des plus utilisés est le SCORE ( Systematic COronary Risk Evaluation).

Les symptômes des troubles cardiaques, maladies cardio-vasculaires (angine et crise cardiaque)

Symptômes des troubles cardio-vasculaires

Les symptômes peuvent survenir de façon intense et abrupte, mais la plupart du temps les malaises sont d’abord légers, puis s’amplifient. Si vous ressentez l’un ou l’autre des symptômes suivants, contactez les services d’urgence.
Pour l’angine de poitrine :
  • Une douleur, un malaise ou un serrement à la poitrine relié à un effort physique ou à une émotion forte;
  • La douleur ou le malaise peuvent irradier vers le côté gauche du corps (mais parfois vers le côté droit), et atteindre l’omoplate, le bras, le cou, la gorge ou la mâchoire;
  • Des nausées et des vomissements;
  • Un essoufflement;
  • Des sueurs froides et la peau moite.
Pour l’infarctus du myocarde :
Ses manifestations ressemblent à celles de l’angine de poitrine, mais sont plus prononcées et persistent plus longtemps (souvent plus de 20 minutes). Chez les personnes âgées et celles atteintes de diabète, l’infarctus passe parfois inaperçu.
Des symptômes différents pour les femmes?
On a longtemps pensé que c’était le cas. Certaines études ont appuyé l’hypothèse que les femmes ont plus souvent des signes avant-coureurs moins prononcés, comme des malaises digestifs, des sueurs, un souffle court et une grande faiblesse. Or, les médecins doutent maintenant qu’il y ait de réelles dissemblances. Selon les connaissances actuelles, les douleurs thoraciques constituent le symptôme le plus courant pour les 2 sexes. Il se pourrait que les femmes minimisent leurs symptômes ou tardent plus à en parler au médecin que les hommes. De plus, elles sont moins sensibilisées aux problèmes cardiaques que les hommes. En effet, autrefois, elles en étaient moins souvent victimes de façon prématurée.

Personnes à risque

  • À partir d’un certain âge, il est normal que le risque de troubles cardio-vasculaires augmente. Chez les hommes, on considère que le risque commence à s’accroître à partir de 40 ans, et chez les femmes, après la ménopause.
  • Les personnes dont un membre de la famille a souffert assez tôt de troubles cardio-vasculaires (père ou frère avant 55 ans; mère ou soeur avant 65 ans) sont plus à risque.

Les facteurs de risque des troubles cardiaques, maladies cardio-vasculaires (angine et crise cardiaque)

Les habitudes de vie sont intimement liées à la santé du coeur et des vaisseaux sanguins. D’après l’Organisation mondiale de la Santé, la mauvaise alimentation, le manque d’activité physique et le tabagisme sont responsables d’environ 80 % des troubles cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux.
L’étude Interheart, menée en 2004, demeure une référence importante pour les professionnels de la santé. Les données proviennent de 52 pays des 5 continents, pour environ 30 000 participants. Ses résultats indiquent que 9 facteurs (6 facteurs de risque et 3 facteurs protecteurs) permettent de prédire 90 % des infarctus du myocarde chez les hommes et 94 % chez les femmes. Cette étude a notamment fait ressortir l’impact important du stress chronique sur la santé cardiaque.
Les 6 facteurs de risque :
  • l’hypercholestérolémie : risque 4 fois plus élevé;
  • le tabagisme : risque 3 fois plus élevé;
  • le diabète : risque 3 fois plus élevé;
  • l’hypertension : risque 2,5 fois plus élevé;
  • le stress chronique (dépression, stress professionnel, problèmes de couple, soucis financiers, etc.) : risque 2,5 fois plus élevé;
  • un tour de taille élevé (obésité abdominale) : risque 2,2 fois plus élevé.
Les 3 facteurs qui exercent un effet protecteur :
  • la consommation journalière de fruits et légumes;
  • la consommation modérée d’alcool (l’équivalent de 1 consommation par jour pour les femmes et de 2 pour les hommes);
  • la pratique régulière d’exercice physique.
Notez que l’importance relative de chacun de ces facteurs de risque varie d’un individu à l’autre, et aussi d’un pays à l’autre.

Autres facteurs de risque

Principaux déclencheurs d’infarctus chez une personne à risque
Trafic routier (stress et pollution de l’air)
Effort physique
Consommation d’alcool
Consommation de café
Exposition à la pollution de l’air
Émotions négatives (colère, frustration, stress, etc.)
Repas copieux
Émotions positives (joie, enthousiasme, bonheur, etc.)
Usage de cocaïne*
Activité sexuelle
*Il s’agit du déclencheur le plus puissant.
La pollution atmosphérique. Même si les scientifiques s’y intéressent davantage depuis le début des années 1990, il est encore difficile d’en mesurer l’effet. Selon la Fondation des maladies du coeur, la pollution atmosphérique aurait causé environ 21 000 décès prématurés au Canada en 2008. Environ la moitié d’entre eux aurait eu lieu par crise cardiaque, accident vasculaire cérébral ou insuffisance cardiaque. Ce sont surtout les personnes déjà à risque de problèmes cardiovasculaires qui y sont sensibles. D’après une vaste étude britannique publiée en 2008, les gens qui vivent dans les milieux les plus verts (parcs, arbres, etc.) ont un taux de mortalité inférieur (de 6 %) à ceux qui habitent les quartiers possédant le moins de végétation.
Les très fines particules en suspension dans l’air (surtout celles dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres) pénètrent dans les voies respiratoires et engendrent une réponse inflammatoire dans tout l’organisme. Ces particules ultrafines créent un durcissement des artères qui, avec le temps, font circuler le sang moins efficacement.
La fumée secondaire. Des études épidémiologiques indiquent que le fait d’être régulièrement exposé à la fumée secondaire du tabac augmente le risque de trouble coronarien, de façon comparable à celui d’un fumeur léger.

Des tests sanguins qui mettent sur la piste? Pas si sûr.

Divers tests sanguins ont été élaborés dans l’espoir de mieux prédire le risque d’infarctus. Leur utilisation demeure marginale; ils ne font pas partie des examens de routine. Les 3 médecins interrogés (dont un cardiologue) estiment que ces tests sont inutiles, en plus d’être coûteux. Leur avis reflète les résultats des études les plus récentes. Voilà quelques explications.
Un taux élevé de protéine C-réactive. La protéine C-réactive est l’une des nombreuses molécules produites durant une réponse immunitaire d’inflammation. Elle est sécrétée par le foie et circule dans le sang. S’il est vrai que sa concentration augmente chez les gens à risque d’infarctus et demeure basse chez les gens en bonne santé, une vaste étude a conclu que le fait de réduire le taux de protéine C-réactive ne réduisait pas la mortalité. Précisons que plusieurs problèmes de santé font varier le taux de protéine C-réactive dans le sang (l’obésité, l’arthrite, une infection, etc.). Par conséquent, le résultat à ce test est difficile à interpréter.
Un taux élevé de fibrinogène. Cette autre protéine produite par le foie joue un rôle central dans le processus de coagulation du sang. On a pensé qu’un taux élevé de fibrinogène pourrait contribuer à la formation de caillots sanguins, lesquels pourraient éventuellement causer un infarctus ou un accident vasculaire cérébral (AVC). Tout comme la protéine C-réactive, son taux augmente durant une réaction inflammatoire. La mesure du taux de fibrinogène est surtout utilisée en Europe. Ce test n’a cependant pas fait ses preuves.
Un taux élevé d’homocystéine. On pense que si cet acide aminé se retrouve en trop grande concentration dans le sang, les risques de souffrir d’athérosclérose augmentent. Les tissus utilisent l’homocystéine pour fabriquer des protéines. On peut faire baisser son taux d’homocystéine en s’assurant d’avoir une alimentation qui contient des apports suffisants en vitamines B6, B9 (acide folique) et B12. La consommation de fruits et de légumes a un effet positif sur le taux d’homocystéine. Cependant, abaisser le taux d’homocystéine n’a pas d’impact sur la mortalité.

La prévention des troubles cardiaques, maladies cardio-vasculaires (angine et crise cardiaque)

Pourquoi prévenir?
  • Pour éviter ou retarder un premier problème cardiaque.
  • Pour vivre longtemps en bonne santé. En effet, chez les personnes qui ont un mode de vie sain, la période de morbidité (c’est-à-dire le temps au cours duquel une personne est malade avant de mourir) est d’environ 1 an. Or, elle grimpe à environ 8 ans chez les personnes qui n’ont pas de bonnes habitudes de vie.
  • La prévention est efficace, même en cas d’hérédité défavorable.
Mesures de dépistage
À la maison, surveiller son poids régulièrement à l’aide d’un pèse-personne.
Chez le médecin, divers tests permettent de surveiller l’évolution des marqueurs de maladies cardiovasculaires. Pour une personne à haut risque, le suivi est plus fréquent.
  • Mesure de la tension artérielle : 1 fois par année.
  • Mesure du tour de taille : au besoin.
  • Profil lipidique révélé par un prélèvement sanguin (taux de cholestérol total, de cholestérol LDL, de cholestérol HDL et de triglycérides et parfois d’apolipoprotéine B) : au moins chaque 5 ans.
  • Mesure de la glycémie : 1 fois par année à partir de 40 ans.
Mesures préventives de base
Mieux vaut aborder les changements avec douceur et y aller par priorité, étape par étape. Votre médecin vous aidera à trouver les mesures préventives les plus importantes pour réduire vos risques.
  • Ne pas fumer.
  • Maintenir un poids santé. La graisse abdominale, qui entoure les viscères, est plus nocive pour le coeur que la graisse logée tout juste sous la peau et répartie ailleurs dans le corps. Les hommes devraient viser un tour de taille inférieur à 94 cm (37 po), et les femmes, à 80 cm (31,5 po).
  • S’alimenter sainement. L’alimentation a, entre autres, un effet majeur sur les taux de lipides sanguins et sur le poids.
  • Demeurer actif. L’exercice physique réduit la tension artérielle, augmente la sensibilité à l’insuline (donc, améliore le contrôle de la glycémie), aide à maintenir ou à perdre du poids et permet d’évacuer le stress.
  • Dormir suffisamment. Un sommeil déficient nuit à la santé du coeur et contribue au surplus de poids, entre autres.
  • Mieux gérer le stress. La stratégie comprend 2 volets : se réserver des moments pour évacuer les tensions accumulées (activités physiques ou de détente : loisirs, relaxation, respirations profondes, etc.); et trouver des solutions pour mieux réagir à certaines situations stressantes (par exemple, réorganiser son horaire).
  • Adapter ses activités en cas de smog. Il vaut mieux limiter les activités à l’extérieur, surtout les exercices physiques intenses, lorsque la pollution atmosphérique est élevée. Les personnes à haut risque cardiovasculaire devraient même demeurer à l’intérieur, au frais. En cas de sorties à l’extérieur, boire beaucoup, marcher tranquillement et prendre des pauses. On peut s’informer de la qualité de l’air dans les grandes villes canadiennes. Les données sont mises à jour quotidiennement par Environnement Canada (voir les Sites d’intérêt).
Autres mesures préventives
Acide acétylsalicylique (AAS - Aspirine®). Les médecins ont longtemps recommandé aux personnes à risque modéré ou élevé de subir une crise cardiaque de prendre chaque jour une faible dose d’aspirine, à titre préventif. L’aspirine prévient la formation de caillots sanguins. Or, cet usage a été remis en question. En effet, des données indiquent que les risques liés à la prise d’aspirine peuvent, dans plusieurs cas, dépasser ses bénéfices. Ce médicament de synthèse peut faire augmenter les risques de saignements digestifs et d’accident vasculaire cérébral (AVC) hémorragique. Pour ces raisons, depuis juin 2011, la Société canadienne de cardiologie (SCC) déconseille l’usage préventif de l’aspirine (même aux personnes atteintes de diabète). Les changements au mode de vie sont à privilégier, selon les experts. Le débat n’est pas clôt et les recherches se poursuivent. Au besoin, en discuter avec son médecin.
Notez que cette recommandation concerne les personnes qui sont à risque, mais n'ont pas encore souffert de maladie cardiaque. Si une personne souffre déjà de maladie coronarienne, comme l'angine de poitrine, ou a déjà fait un infarctus, l'aspirine est un traitement qui a très bien fait ses preuves et la Société canadienne de cardiologie recommande de l'utiliser.

Les traitements médicaux des troubles cardiaques, maladies cardio-vasculaires (angine et crise cardiaque)

Le traitement d’un infarctus du myocarde nécessite une intervention médicale d’urgence afin d’en limiter les conséquences. Contacter le plus rapidement possible les secours médicaux.
Il ne sera pas question ici des traitements d’urgence offerts à l’hôpital. Une fois l’urgence maîtrisée, les interventions thérapeutiques auront essentiellement pour but d’empêcher le problème de s’aggraver et de prévenir les récidives.
Si l’on ressent des symptômes de crise d’angine, en discuter avec un médecin sans tarder.

Médicaments

Les médicaments suivants sont employés pour traiter ou prévenir les crises d’angine et pour prévenir les récidives d’infarctus.
  • Hypolipémiants, pour abaisser le taux de cholestérol : statines, chélateurs de l'acide biliaire, etc.
  • Antiangineux, pour traiter l'insuffisance coronarienne : bêtabloquants, inhibiteurs calciques, dérivés nitrés.
  • Antiagrégants plaquettaires : acide acétylsalicylique (aspirine) et clopidogrel.
Les chercheurs travaillent à créer des molécules aptes à hausser le taux de bon cholestérol (HDL).

Interventions

Selon le cas, l’une ou l’autre des interventions suivantes peut être indiquée afin de prévenir les récidives d’infarctus.
  • Intervention coronarienne percutanée. Cette intervention, pratiquée par un cardiologue interventionniste, consiste d’abord à insérer un cathéter muni d’un ballonnet gonflable pour déboucher une artère bloquée, ce qu’on nomme l’angioplastie. L’insertion du cathéter se pratique dans une artère du poignet ou de l’aine.

    Au moment de l’intervention, un petit tuteur métallique, ou endoprothèse, est fréquemment introduit dans l’artère, ce qui réduit de moitié le risque que l’artère se bloque de nouveau. Pour accroître leur efficacité, certains tuteurs sont recouverts d’un médicament (par exemple, le sirolimus ou le paclitaxel).
  • Pontage coronarien. Le chirurgien greffe un vaisseau sanguin, qu’il a prélevé dans une jambe ou à la poitrine, de façon à créer un nouveau passage pour le sang afin de contourner un blocage dans une artère coronaire. Les médecins optent pour le pontage lorsque plusieurs artères coronaires sont bloquées ou rétrécies, ou encore lorsque l’artère coronaire principale est touchée. Cette intervention a surtout lieu en cas de diabète ou d’insuffisance cardiaque, ou si plusieurs vaisseaux sanguins sont obstrués.
Important. L’intervention coronarienne percutanée et le pontage coronarien ne sont pas des solutions miracles qui règlent tous les problèmes. Beaucoup de gens croient, à tort, que de telles interventions suffisent à les mettre hors de danger et leur permettent de reprendre leurs anciennes habitudes de vie.

Modification des habitudes de vie

Les médecins insistent de plus en plus sur la nécessité de modifier ses habitudes de vie afin de ralentir ou d’arrêter la progression de la maladie, comme c’est expliqué dans la section Prévention :
  • ne pas fumer;
  • faire de l'exercice;
  • bien s’alimenter;
  • maintenir un poids santé;
  • avoir un bon sommeil;
  • apprendre à relaxer;
  • exprimer ses émotions, etc.
L’infarctus affecte le coeur, mais aussi le cerveau et le sommeil?
Les problèmes d’insomnie sont fréquents au cours des 2 semaines qui suivent une crise cardiaque. Les experts ont longtemps pensé que le stress en était la cause. Or, il se pourrait que l’infarctus n’affecte pas seulement le coeur, mais aussi des neurones du cerveau qui jouent un rôle dans le sommeil. C’est du moins une hypothèse soutenue par des chercheurs québécois.
Les centres de traitement en cardiologie offrent désormais des services de conseil en matière de nutrition, des programmes d’exercice physique, des programmes de soutien pour arrêter de fumer, des ateliers de relaxation, de gestion de stress, de méditation, etc.
Ces mesures ont autant une valeur préventive que curative.
Apprendre du régime alimentaire méditerranéen
Plusieurs cardiologues recommandent ce régime, qui s’avère efficace pour prévenir les récidives.
Des études ont démontré que le régime méditerranéen parvient à réduire de 70 % le risque de récidive d’accident coronarien, comparativement à un régime alimentaire équilibré.
Le régime méditerranéen se caractérise notamment par une abondance de légumes et de fruits frais, l’utilisation d’huile d’olive comme source de gras, la consommation de poisson et aussi de vin, en quantité modérée.

Psychothérapie

Suivre une psychothérapie dans le cadre du traitement des troubles cardio-vasculaires – ou encore mieux, en prévention – peut apporter de nombreux bénéfices. Le stress chronique, l’anxiété, l’isolement social et l’agressivité sont tous des facteurs qui, sans que l’on s’en aperçoive, agissent sur notre système nerveux et minent notre santé cardiovasculaire. De plus, pour pallier ces problèmes, il est courant qu’on ait recours à des comportements qui, au lieu de nous aider, aggravent le problème : tabagisme, alcoolisme, alimentation compulsive, etc.
De plus, les personnes qui, après une crise d’angine par exemple, sont encouragées à repenser leur mode de vie (faire de l’exercice, arrêter de fumer, etc.), ont intérêt à prendre tous les moyens possibles pour y arriver. Dans tous les cas, la psychothérapie peut jouer un rôle de premier plan.

Troubles cardiaques (maladies cardio-vasculaires) : les approches complémentaires

Les mesures suivantes s’adressent aux personnes qui cherchent à se prémunir contre les maladies cardiaques et à celles qui souffrent déjà d’un problème cardiaque et qui tentent de prévenir une récidive. Dans ce dernier cas, il vaut mieux consulter son médecin avant de prendre un supplément alimentaire. L’approche qui offre les meilleurs résultats est la modification des habitudes de vie, telle que décrite dans les sections Prévention et Traitements médicaux.
 Huiles de poisson. Les huiles de poisson ont un effet bénéfique sur la santé cardiovasculaire, grâce aux acides gras oméga-3 qu’elles contiennent : l'acide eicosapentaénoïque (AEP) et l'acide docosahexaénoïque (ADH). Elles réduisent le risque d’infarctus du myocarde ainsi que les récidives, selon d’importantes études épidémiologiques.
Dosage
  • Pour les personnes en bonne santé : consommer au moins 500 mg d’AEP/ADH par jour, soit en prenant un supplément d’huiles de poisson, soit en mangeant de 2 à 3 repas de poisson gras par semaine ou en combinant les 2 apports.
  • Pour les personnes atteintes d’une maladie coronarienne : consommer de 800 mg à 1 000 mg d’AEP/ADH par jour, soit en prenant un supplément d’huiles de poisson, soit en mangeant du poisson gras tous les jours ou en combinant les 2 apports.
 Yoga. Une synthèse d’études indique que la pratique régulière du yoga contribue à prévenir les maladies cardiovasculaires ainsi que leur récidive. Les divers exercices et postures de yoga ont de multiples effets : ils atténueraient le gain de poids associé à l’âge, abaisseraient les taux de cholestérol total et amélioreraient le contrôle de la tension artérielle. Il vaut mieux s’assurer que l’instructeur de yoga possède une formation adéquate. Aussi, le renseigner de son état de santé afin d’adapter la pratique, au besoin.
 Ail (Allium sativum). On recommande souvent aux personnes ayant déjà subi un accident cardiovasculaire, ou à celles qui sont à risque élevé, de prendre quotidiennement de l’ail. L’American Heart Association inclut d’ailleurs l’ail dans sa liste d’aliments ayant un effet cardioprotecteur. Entre autres, l’ail abaisserait légèrement les taux de cholestérol et de triglycérides sanguins.
 Coenzyme Q10. Les résultats d'essais cliniques et d'études de cas indiquent que la coenzyme Q10 contribuerait à prévenir les récidives et la formation de l'athérosclérose chez les personnes ayant subi un infarctus du myocarde.
 Pin maritime (Pinus pinaster). La prise d’une dose unique d'extrait d'écorce de pin maritime (Pycnogénol®) réduirait l'agrégation plaquettaire chez les fumeurs, un effet comparable à celui de l’aspirine. À raison de 450 mg par jour durant 4 semaines, cet extrait a aussi permis d’atténuer l’agrégation plaquettaire chez des gens atteints de troubles cardio-vasculaires.
 Policosanol. Le policosanol est un composé extrait de la canne à sucre. D’après plusieurs essais cliniques, le policosanol pourrait être utile pour aider à prévenir la maladie coronarienne. Il contribuerait aussi à augmenter la résistance à l’effort de sujets qui en sont atteints. Cependant, toutes les études ont été menées par le même groupe de chercheurs à Cuba.
 Vitamine D. Des études laissent croire que la vitamine D contribue à protéger contre les troubles cardio-vasculaires. D’abord, elle inhibe la prolifération excessive des muscles lisses des vaisseaux sanguins et s’oppose à leur calcification. Puis, elle abaisse la production de substances pro-inflammatoires tout en augmentant celle de substances anti-inflammatoires. Elle contribue aussi, indirectement, à réguler la tension artérielle.
 Multivitamines. Selon des études épidémiologiques et l’essai clinique SU.VI.MAX, la prise de multivitamines ne semble pas avoir d’effet sur l’incidence des maladies cardiovasculaires.
 Massothérapie. Les massages offrent une aide précieuse pour relâcher les tensions nerveuses et soulager les douleurs musculaires qui accompagnent souvent les troubles coronariens et les accidents vasculaires cérébraux.
 Réflexologie. La réflexologie repose sur la stimulation de zones et de points réflexes situés sur les pieds, les mains et les oreilles, qui correspondent à des organes du corps. Il s’agit d’une technique dont les effets sont à la fois stimulants (énergétiquement) et relaxants. D’après certains experts, la réflexologie a sa place dans le cadre du traitement des troubles cardio-vasculaires, puisqu’elle parvient chez certaines personnes à réduire la douleur physique qui les accompagne souvent.
 Techniques de relaxation. Elles contribuent à évacuer le stress et les tensions négatives qui non seulement nuisent au rétablissement, mais contribuent aussi aux troubles cardio-vasculaires. Plusieurs techniques ont fait leurs preuves : le training autogène, la méthode Jacobson, la réponse de relaxation, la méditation, le yoga, etc.
L’American Heart Association suggère de se réserver de 15 à 20 minutes par jour pour se détendre. On peut s’asseoir confortablement, respirer profondément et imaginer des scènes paisibles.

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