La vessie est un organe creux situé dans le bas du ventre. Elle a pour fonction d’emmagasiner l’urine produite par les reins. Lorsque la vessie est pleine, les muscles de la paroi de cet organe en forme de ballon se contractent pour expulser l’urine par l’urètre. C’est ce qu’on appelle la miction.
Le cancer de la vessie est provoqué par la multiplication anormale de cellules de la paroi de la vessie. La paroi est constituée de plusieurs couches. La grande majorité de ces tumeurs se forment dans la couche superficielle qui tapisse l’intérieur de la vessie et elles sont détectées avant d’envahir les couches musculaires qui entourent l’organe atteint.
Les tumeurs de la vessie peuvent être bénignes ou malignes. Les tumeurs bénignes, non cancéreuses, peuvent être retirées et ne mettent pas la vie en danger. Les tumeurs malignes, cancéreuses, doivent être traitées avant qu’elles ne se répandent ailleurs dans la zone touchée ou dans le reste de l’organisme.
Avec 7 100 nouveaux cas estimés en 2010 au Canada, le cancer de la vessie représente le 6e cancer le plus fréquemment diagnostiqué au pays. Il survient habituellement chez des personnes âgées de 60 ans et plus.
Types
On distingue 4 types principaux de cancers (tumeurs malignes) de la vessie:
- Le carcinome transitionnel, aussi appelé carcinome urothélial, représente 90 % des cas de cancer de la vessie. Il se forme dans les cellules transitionnelles qui tapissent l’intérieur de la vessie et qui constituent la muqueuse. Le plus souvent, la tumeur demeure dans cette couche superficielle de la vessie et le cancer est dit superficiel. Cependant, si la tumeur s’infiltre plus profondément dans la vessie et atteint la couche musculaire, on parle alors de cancer infiltrant;
- Le carcinome épidermoïde (ou malpighien) (6 %);
- L’adénocarcinome (2 %);
- Le carcinome indifférencié(<1 %).
Complications possibles
Tous les types de cancers de la vessie peuvent s’étendre aux muscles de la vessie, puis aux organes à proximité ou encore se propager ailleurs dans l’organisme (ganglions, foie, poumons, os) par voie sanguine et former des métastases.
Le cancer de la vessie a un haut taux de récidive, ce qui veut dire qu’après le traitement, une fois la tumeur détruite, le patient devra être suivi et subir régulièrement des tests de dépistage pendant plusieurs années.
Le risque de récidive et le pronostic sont influencés par plusieurs facteurs, dont le type de tumeur, son stade d’évolution et sa taille.
Les symptômes et personnes à risque du cancer de la vessie
Symptômes
- Du sang dans les urines, d’une couleur pouvant aller du rouge vif au brun orangé. Parfois, le sang dans les urines ne peut être détecté qu’à l’aide d’un microscope. Dans 80 % à 90 % des cas, du sang dans les urines est le premier signe du cancer de la vessie;
- Une miction douloureuse(douleur en urinant);
- Un besoin d’uriner de manière plus fréquente ou soudainement très pressante;
- Une sensation de brûlure ou une douleur ressentie près du pubis ou du périnée;
- Des spasmes de la vessie;
- Des douleurs dans le bas du dos.
Ces symptômes ne signalent pas forcément la présence d’une tumeur maligne. En effet, ils peuvent être les signes d’autres problèmes plus courants. Si de tels symptômes se manifestent, il est essentiel de consulter un médecin pour qu’il ordonne des examens adéquats et détermine l’origine des symptômes. |
Personnes à risque
- Les personnes dont un proche parent a souffert d’un cancer de la vessie ont plus de risque d’en être atteints.
- Les hommes sont 3 fois plus à risque que les femmes;
- La population blanche des villes souffre 2 fois plus de cancers de la vessie que les autres groupes de la population mondiale;
- Les personnes qui ont souvent des infections de la vessie ou qui souffrent de calculs de la vessie à répétition sont davantage exposées. L’inflammation de la paroi de la vessie, provoquée par des infections à répétition ou des calculs, accroît le risque de contracter une tumeur dans cette zone;
- Les personnes qui présentent une infection permanente de la vessie par un parasite, la schistosomiase, lequel touche surtout les populations du Moyen-Orient.
Les facteurs de risque et la prévention du cancer de la vessie
Facteurs de risque
- Le tabagisme : plus de la moitié des cas de cancer de la vessie lui sont attribuables. Les fumeurs (de cigarettes, de pipes ou de cigares) courent près de trois fois plus de risques que les non-fumeurs d’être atteints de carcinomes de la vessie. Les personnes exposées à la fumée secondaire sont également susceptibles;
- Une exposition prolongée à certains produits chimiquesindustriels toxiques (produits de combustion du gaz naturel, amines aromatiques, composés de cadmium, produits chimiques pour usage photographique, fibres acryliques, polyéthylène, oxyde de titane et chlore). Par exemple, les travailleurs des industries du textile, du caoutchouc ou de l’aluminium, ainsi que les peintres sont davantage menacés. Le cancer de la vessie est un des trois cancers professionnels reconnus par l’Organisation mondiale de la Santé;
- Certains médicamentscontenant de la cyclophosphamide, utilisés notamment en chimiothérapie, peuvent provoquer des carcinomes urothéliaux;
- La radiothérapie de la région pelvienne (le bassin). Certaines femmes ayant subi une radiothérapie pour un cancer du col de l’utérus ont eu par la suite une tumeur de la vessie.
Prévention
Mesures préventives de base |
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Les traitements médicaux et approches complémentaires du cancer de la vessie
Traitements médicaux
Le traitement du cancer de la vessieexige souvent que l’on combine plusieurs approches : chirurgie, chimiothérapie, immunothérapie et radiothérapie. Les stratégies thérapeutiques varient d’une personne à l’autre, selon les caractéristiques de son cancer.
Étant donné que le risque de récidive de ce cancer est élevé, un suivi médical régulier est nécessaire après le traitement. Des examens de cystoscopie sont couramment pratiqués. Grâce à eux, le médecin peut observer l’intérieur de la vessie et détecter des anomalies (voir le schéma en haut de la fiche).
Chirurgie
Résection transurétrale. Elle consiste à insérer un cystoscope dans l’urètre, jusqu’à la vessie, pour enlever les cellules cancéreuses à l’aide d’une petite anse métallique. Les carcinomes transitionnels dits superficiels sont généralement traités de cette façon. Ensuite, pour arrêter le saignement et détruire les cellules malignes restantes, on brûle la zone affectée en utilisant un courant électrique (fulguration). Après l’intervention, le patient peut ressentir de la douleur au moment d’uriner et avoir du sang dans ses urines, mais cet effet est temporaire. Il est possible de reprendre des activités normales au bout d’une ou deux semaines.
Cystectomie partielle. Le chirurgien retire une petite partie de la vessie. Les tumeurs limitées à une seule zone de la vessie sont parfois traitées ainsi. Cette opération réduit la capacité de la vessie et entraîne un besoin fréquent d’uriner, mais les inconvénients postopératoires sont généralement limités.
Cystectomie totale. Dans le cas des tumeurs plus étendues, il faut souvent retirer toute la vessie. Habituellement, le chirurgien enlève aussi les ganglions et les organes avoisinants (la prostate, les vésicules séminales et une partie de l’urètre pour l’homme; l’utérus, les ovaires, les trompes de Fallope et une partie du vagin et l’urètre pour la femme).
L’ablation de la vessie doit être suivie d’une chirurgie reconstructive, qui consiste à rétablir un nouveau circuit pour évacuer l’urine. S’il existe diverses façons de procéder, les deux méthodes les plus fréquentes visent à recueillir l’urine dans un sac à l’extérieur du corps ou à reconstituer une vessie artificielle interne à l’aide d’un segment d’intestin.
Chimiothérapie
La chimiothérapie vise à réduire le risque de récidive de la tumeur et certaines personnes reçoivent ce traitement par voie intraveineuse, avant ou après leur chirurgie. Cette décision est prise au cas par cas, sachant qu’il existe divers protocoles de traitement.
La chimiothérapie est parfois administrée par voie intravésicale, c’est-à-dire directement dans la vessie. Un tuyau mince et flexible est introduit dans l’urètre pour transporter le remède sous forme liquide jusqu’à la vessie. La solution médicamenteuse est gardée de une à deux heures dans la vessie, puis drainée. Ce traitement peut provoquer une irritation de la vessie, une sensation de brûlure et d’inconfort, ainsi que des mictions plus fréquentes et plus urgentes. En général, ces effets secondaires disparaissent petit à petit.
Immunothérapie
L’immunothérapie vise à renforcer le système immunitaire du patient afin de combattre la tumeur ou d’éviter une récidive. Ce traitement peut accompagner la résection transurétrale. Habituellement, elle commence quelques semaines après la chirurgie. Elle est répétée à plusieurs reprises sur une période pouvant s’étendre sur trois ans.
Cette technique consiste à injecter des bactéries atténuées dans la vessie, pour inciter le corps à réagir et à détruire les cellules cancéreuses qui affectent la vessie. À cet effet, on utilise souvent le bacille de Calmette-Guérin (BCG), une bactérie non virulente, similaire à celle qui provoque la tuberculose.
Le traitement peut entraîner des effets locaux, comme une irritation de la vessie et de la douleur au moment d’uriner, et généraux, comme des nausées, des vomissements, des frissons et de la fièvre.
Radiothérapie
La radiothérapie consiste à envoyer des rayons radioactifs sur des zones précises du corps pour détruire les cellules cancéreuses qui s’y sont formées. On y a recours seulement dans certains cas.
La radiothérapie de la vessie peut se traduire par des crampes dans le ventre et modifier les selles et la fréquence des mictions. On peut se sentir fatigué et la peau de la zone irradiée peut être rouge et sensible. Ce traitement peut également avoir certains effets sur la sexualité (dysfonction érectile, sécheresse vaginale). Les effets secondaires de la radiothérapie s’estompent après le traitement, lorsque les cellules saines se sont régénérées.
Approches complémentaires
Avis. Consultez notre fiche Cancer pour connaître l’ensemble des approches complémentaires, qui ont fait l’objet d’études auprès de personnes atteintes de cette maladie, comme l’acupuncture, la visualisation, la massothérapie et le yoga. Ces approches peuvent convenir lorsqu’elles sont utilisées en complément des traitements médicaux, et non en remplacement de ceux-ci.
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