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Le reflux gastro-oesophagien désigne la remontée d’une partie du contenu de l’estomac dans l’oesophage (le conduit reliant la bouche à l’estomac). L’estomac produit des substances très acides (les sucs gastriques) qui aident à la digestion des aliments. Or, la paroi de l’oesophage n’est pas conçue pour résister à l’acidité du contenu de l’estomac. Le reflux entraîne donc une inflammation de l’oesophage, qui se traduit par des sensations de brûlure et d’irritation. Avec le temps, il peut s’ensuivre des lésions à l’oesophage.
Dans le langage courant, on parle souvent de brûlures d’estomac pour désigner le reflux gastro-oesophagien.

Causes

Chez la plupart des personnes, le reflux a pour origine un mauvais fonctionnement du sphincter oesophagien inférieur. Ce sphincter est un anneau musculaire situé à la jonction de l’oesophage et de l’estomac. En temps normal, il empêche le contenu de l’estomac de remonter dans l’oesophage, s’ouvrant seulement pour laisser passer la nourriture ingurgitée et jouant ainsi un rôle de valve protectrice. En cas de reflux, le sphincter s’ouvre aux mauvais moments et laisse remonter les sucs gastriques de l’estomac. Les personnes qui souffrent de reflux ont souvent des régurgitations acides après un repas ou pendant la nuit. Ce phénomène de régurgitation est très fréquent chez le nourrisson, parce que le sphincter est immature.
Le reflux gastro-oesophagien peut aussi être lié à une hernie hiatale. Dans ce cas, la partie de l’estomac située à la jonction de l’oesophageremonte dans la cage thoracique par l’orifice du diaphragme, qui laisse normalement passer l’œsophage (l’orifice hiatal). Cependant, ces deux affections ne sont pas synonymes, et la hernie hiatale n’est pas toujours associée à un reflux.

Prévalence

Au Canada, on estime que 10 à 30 % de la population serait incommodée par des épisodes occasionnels de reflux gastro-oesophagien.
Les régurgitations sont extrêmement fréquentes chez les nourrissons, mais elles ne sont pas systématiquement attribuables à un reflux gastro-oesophagien. Les experts estiment que 25 % des nourrissons présentent un véritable reflux. Il atteint son maximum vers l'âge de 4 mois.

Évolution

Chez la majorité des adultes atteints, les symptômes de reflux sont chroniques et apparaissent par récidives. Les traitements offrent le plus souvent un soulagement complet, mais temporaire, des symptômes. Ils ne permettent pas de guérir la maladie.
Chez les nourrissons, le reflux disparaît généralement entre 6 et 12 mois lorsque l’enfant grandit.

Complications

Une exposition prolongée de l’oesophage aux substances gastriques acides peut provoquer :
  • une inflammation grave et des lésions de l’oesophage (oesophagite), surtout chez les personnes âgées ;
  • des ulcères (ou plaies) sur la paroi de l’œsophage ;
  • cette inflammation ou ulcère peut causer une hémorragie;
  • un rétrécissement du diamètre de l’oesophage (sténose peptique), qui entraîne une difficulté à avaler et une douleur durant la déglutition ;
  • un oesophage de Barrett. Il s’agit du remplacement des cellules de la paroi de l’oesophage par des cellules qui évoluent normalement dans l’intestin. Ce remplacement est imputable aux attaques répétées d’acide gastrique dans l’oesophage. Il n’est accompagné d’aucun symptôme particulier, mais peut être détecté par une endoscopie car la couleur gris-rose normale des tissus de l’oesophage prend une couleur enflammée rose saumon. L’oesophage de Barrett expose au risque d’ulcère et, surtout, de cancer de l’oesophage.
Il y a aussi une association avec des complications à distance :
  • reflux gastro laryngé entraînant une toux chronique, de la raucité de la voix
  • laryngospasme
  • cancer du larynx

Quand consulter?

Dans l’une des situations ci-dessous, il est conseillé de consulter un médecin.
  • Une sensation de brûlure et des régurgitations acides plusieurs fois par semaine.
  • Les symptômes de reflux perturbent le sommeil.
  • Les symptômes reviennent rapidement lorsqu’on cesse de prendre des médicaments antiacides.
  • Les symptômes durent depuis plus d’un an et n’ont jamais été évalués par un médecin.
  • Il existe des symptômes alarmants.

Les symptômes du reflux gastro-oesophagien (brûlures d'estomac)

Principaux symptômes

Les principaux symptômes apparaissent surtout après les repas ou en position allongée :
  • Une sensation de brûlure remontant derrière le sternum. Les médecins parlent de pyrosis.
  • Des régurgitations acides, qui donnent un goût amer dans la bouche.
Le reflux peut aussi se traduire par des symptômes moins fréquents et plus généraux :
  • Une voix enrouée, surtout le matin
  • Un mal de gorge chronique
  • De l’asthme survenant la nuit et sans rapport avec une allergie.
  • Une toux chronique ou un hoquet fréquent
  • Des nausées
  • Une mauvaise haleine persistante
  • Des problèmes dentaires (perte de l’émail des dents)
Chez les nourrissons, les symptômes du reflux sont les suivants :
  • des régurgitations excessives et (ou) des vomissements ;
  • des douleurs, un refus de boire, des crises de pleurs ;
  • un retard de croissance et une anémie dans les cas graves.
  • des épisodes d'apnée (rare).

Symptômes alarmants

Des symptômes alarmants conduisent à consulter un médecin sans attendre, car ils peuvent être le signe d’une complication ou d’une autre maladie.
  • Une difficulté à avaler.
  • Une douleur durant la déglutition
  • Une toux, une respiration asthmatique et un besoin répété de se rincer la gorge.
  • Des maux d’estomac et des vomissements
  • Une perte de poids
  • Des expectorations (crachats) qui contiennent du sang, ou du sang dans les vomissements ou dans les selles (selles noires).
  • Une anémie
  • Des vomissements récurrents
  • Absence d'amélioration avec un traitement médical de 4 à 8 semaines.
Bon à savoir. La douleur provoquée par la brûlure du reflux peut parfois être intense au point de faire penser à une crise cardiaque. Il faut consulter un médecin si vous ressentez une douleur inhabituelle dans la poitrine, qui irradie vers le bras ou la mâchoire, car il peut vraiment s’agir d’une crise cardiaque.

Les personnes à risque et les facteurs de risquedu reflux gastro-oesophagien (brûlures d'estomac)

Personnes à risque

  • Les personnes qui ont une hernie hiatale (voir plus haut).
  • Les femmes enceintes, au cours des derniers mois de grossesse. Le foetus exerçant une pression supplémentaire sur l’estomac, le reflux n’est dans ce cas que passager.
  • Les personnes obèses ou en surpoids
  • Les personnes âgées de 50 ans et plus. Avec l’âge, certains individus ont un sphincter oesophagien moins efficace, ce qui peut provoquer des reflux gastro-oesophagiens.
  • Les personnes atteintes de sclérodermie.

Facteurs de risque

Le fait de fumer (cigarette, cigare, pipe) augmente le risque de reflux gastro-oesophagien. L’arrêt du tabac, avec l’adoption d’autres mesures d’hygiène de vie, peut aider à atténuer les symptômes.

La prévention du reflux gastro-oesophagien (brûlures d'estomac)

Comment prévenir le reflux gastro-oesophagien?
Le tabagisme et l’obésité contribuent fortement à l’apparition des reflux. Ne pas fumer et maintenir un poids santé seraient donc des moyens de prévention. Mais en l’état actuel des connaissances, dans la plupart des cas, il ne semble pas y avoir d’autres moyens de prévenir l’apparition de la maladie.
Mesures pour atténuer les symptômes et prévenir les récidives
Tentez de découvrir quelles sont les habitudes de vie qui atténuent vos symptômes et discutez-en avec votre médecin ou un nutritionniste. Ces habitudes peuvent varier d’une personne à l’autre. Cependant, pour la majorité des personnes souffrant de reflux, il est facile d’adopter les bonnes mesures suivantes :
  • Si vous affichez un excès de poids sur la balance, essayez de perdre quelques kilos. L’embonpoint et l’obésité sont les principaux facteurs de risque de reflux. Plusieurs études ont montré que la perte de poids volontaire permettait de réduire les symptômes de façon durable.
  • Aucune étude ne montre clairement le lien entre les aliments et l’aggravation du reflux. Cependant, les personnes atteintes de reflux observent souvent que certains aliments aggravent leurs symptômes, notamment le café, le chocolat, les aliments gras ou épicés, les boissons gazeuses, les agrumes (et leurs jus), les tomates, le lait et les oignons. Éviter de consommer ces aliments peut aider à atténuer le reflux.
  • Évitez de consommer de la menthe poivrée et de la menthe verte, qui pourraient agir sur le relâchement du sphincter de l’oesophage. Le café ne serait pas en cause.
  • Évitez les repas gras et copieux. Certaines études ont souligné que les repas riches en graisses aggravaient le reflux, même si cette hypothèse reste controversée. Dans tous les cas, privilégiez plutôt les repas légers, mais plus fréquents pour faciliter la vidange de l’estomac et éviter les remontées acides.
  • Mangez lentement : prendre le temps de bien mastiquer les aliments évite de surcharger l’estomac.
  • Évitez de vous étendre après avoir mangé (attendez de deux à trois heures).
  • Évitez de manger durant les trois ou quatre heures qui précèdent l’heure du coucher.
  • Pour les fumeurs… cessez de fumer ! Le tabac ralentit la cicatrisation des lésions de l’oesophage et nuit au bon fonctionnement de son sphincter.
  • Réduisez votre consommation d’alcool. L’alcool augmente la sécrétion acide dans l’estomac et aggrave le reflux. Surtout, ne buvez pas d’alcool l’estomac vide.
  • Évitez la tension et le stress.
  • Évitez les vêtements et ceintures trop ajustés, car ils peuvent exercer une pression sur l’abdomen qui peut être assez forte pour que le sphincter oesophagien inférieur s’ouvre, alors qu’il doit rester fermé.
  • Élevez la tête du lit d’au moins 15 cm (6 pouces). Si cela est possible, placez des blocs de bois sous les pattes de la tête du lit ou utilisez un solide morceau de mousse sous la portion du matelas où repose la tête (dormir avec quelques oreillers supplémentaires ne suffit pas). Cette mesure est efficace pour réduire les douleurs nocturnes, mais peut être inconfortable et perturber le sommeil chez certaines personnes.
  • Certains médicaments peuvent provoquer des symptômes de reflux ou contribuer à irriter l’oesophage : l’acide acétylsalicylique (l’aspirine) et autres anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène), les médicaments contre l’ostéoporose (Fosamax®, calcium), les antibiotiques, l'hormonothérapie de la ménopause, certains somnifères… Des suppléments (fer, potassium) et des plantes peuvent aussi aggraver les symptômes. Consultez votre médecin ou votre pharmacien.

Les traitements médicaux du reflux gastro-oesophagien (brûlures d'estomac)

Médicaments

Qu'on prenne un médicament contre le reflux gastro-oesophagien ou non, il est indispensable de mettre en place les mesures de prévention des récidives énumérées ci-dessus et de modifier certaines habitudes de vie. Si cela ne suffit pas, les personnes souffrant régulièrement de reflux peuvent obtenir un traitement simple et efficace pour soulager leurs symptômes. Cependant, le reflux étant une maladie chronique, il est parfois nécessaire de poursuivre à long terme la prise de médicaments.
Plusieurs médicaments peuvent être administrés pour diminuer l’acidité gastrique :
  • les antiacides (Maalox®, Rolaids®, Tums®) qui neutralisent l’acidité gastrique, à prendre en cas de symptômes. Si vous devez utiliser des antiacides en vente libre pendant plus de trois semaines, il est nécessaire de consulter votre médecin;
  • les antagonistes H2 (Axid®, Pepcid®, Zantac®, Tagamet®), qui diminuent la production d’acide par l’estomac. Les antagonistes H2 sont proposés en vente libre et suffisent habituellement pour traiter les cas légers, conjointement aux conseils de prévention décrits ci-dessus. Cela dit, il n’est pas souhaitable de prendre des antiacides pendant de longues périodes, car ils pourraient interférer avec l’absorption de certaines substances nutritives;
  • les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP). Si les antiacides ou les antagonistes H2 obtenus en vente libre ne soulagent pas complètement les symptômes, le médecin prescrit alors des antagonistes H2 plus puissants (ou à utiliser plus fréquemment) ou des IPP (Losec®, Nexium®, Pantoloc®, Pariet®, Prevacid®). Ce sont les médicaments les plus efficaces pour traiter le reflux, mais ils peuvent entraîner des effets secondaires s’ils ne sont pas pris correctement. Il est donc indispensable de suivre les recommandations de votre médecin.
Par ailleurs, en complément des médicaments, le médecin recommande parfois d’exclure ou de limiter certains aliments.
Bon à savoir. Un supplément en vitamines est parfois recommandé par certains spécialistes aux personnes qui sont sous traitement médicamenteux anti-reflux afin d’éviter certaines carences. Selon certains, une carence en vitamine B12, en vitamine C, en magnésium, possiblement en fer, peut survenir. En effet, les médicaments anti-reflux peuvent diminuer l’absorption des nutriments et de certains médicaments. Si vous suivez un autre traitement, consultez votre médecin ou votre pharmacien.

Traitement chirurgical

En cas d’échec des traitements médicamenteux, une chirurgie pour traiter le reflux gastro-oesophagien est possible, mais elle est surtout réservée aux patients qui souffrent de graves complications, et elle n’est que rarement nécessaire. La chirurgie est toutefois plus commune en cas de hernie hiatale.

Reflux gastro-oesophagien (brûlures d'estomac) : les approches complémentaires

 Réglisse (Glycyrrhiza glabra). L’usage interne de racines de réglisse est reconnu par la Commission E pour traiter les ulcères de l’estomac et de l’oesophage. La réglisse facilite en effet la formation du mucus qui tapisse la paroi de l’estomac et la protège contre le suc gastrique. Cette plante est couramment recommandée par les naturopathes en cas de reflux gastro-oesophagien en raison de son effet protecteur sur la muqueuse et de ses propriétés anti-inflammatoires. Aucune étude clinique n’a toutefois prouvé son efficacité.
 D-limonène. En 2007, deux essais cliniques à petite échelle (19 et 13 patients) ont mis en évidence une probable efficacité du d-limonène contre le reflux gastro-oesophagien chez environ 80 % des participants.
Le d-limonène agirait en améliorant le péristaltisme de l’oesophage et en protégeant la muqueuse contre l’acide gastrique. Il peut être acheté sous forme d’extraits de peau d’orange (doses de 1 000 mg). Des cures de 10 doses (une pilule tous les deux jours) permettraient d’améliorer les symptômes.
 Guimauve, mauve, orme, molène, nopal, plantain. En raison de leur forte teneur en pectine et en mucilage, ces plantes ont traditionnellement été utilisées pour soulager les irritations de la muqueuse qui tapisse le système digestif. Elles agissent en protégeant les tissus des agressions acides. Aucune étude clinique ne semble avoir été réalisée jusqu’à présent pour appuyer leur utilisation.
 Gestion du stress. Selon le Dr Andrew Weil:La majorité des problèmes digestifs semblent être liés au stress. Il ne faut pas sous-estimer la capacité du mental d’interférer avec le fonctionnement normal du système gastro-intestinal. Il suggère les mesures suivantes :
  • cerner ses principales sources de stress, puis trouver, ou du moins rechercher, une solution pour les éliminer ou en réduire la portée;
  • se réserver des plages horaires consacrées à la détente;
  • faire des séances de relaxation ou de visualisation.
 Pharmacopée chinoise. Il existe une préparation destinée spécialement aux troubles d’hyperacidité gastrique : le Wei Te Ling. Elle est notamment utilisée pour renforcer et restaurer l’estomac. Le Wei Te Lingsoulage les sensations de brûlure et d’aigreur, sans toutefois traiter l’origine de la maladie.
Mise en garde contre certains remèdes maison
Certaines préparations maison peuvent aider à soulager temporairement les symptômes en neutralisant l’acidité. Cependant, absorber de l’eau additionnée de bicarbonate de soude, des boissons gazeuses (sodas) ou du lait, est fortement déconseillé. Utilisées fréquemment, ces boissons aggravent la situation en ajoutant des gaz et des fluides dans l’estomac, ce qui augmente la pression et provoque le reflux. De plus, leur alcalinité élevée crée un effet rebond : l’estomac tend par la suite à produire davantage d’acide. Par ailleurs, la consommation de bicarbonate de soude apporte beaucoup de sodium à la diète, ce qui peut faire augmenter la tension artérielle.

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