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Le VIH, ou virus de l’immunodéficience humaine, est un type de virus qui peut causer une maladie appelée SIDA (syndrome d’immunodéficience acquise). L’infection au VIH atteint le système immunitaire, c’est-à-dire les défenses naturelles du corps contre la maladie. Si elle n’est pas traitée, de graves maladies peuvent survenir. Des infections normalement anodines, comme une grippe ou une bronchite, peuvent s’aggraver, devenir très difficiles à traiter ou même entraîner le décès. De plus, le risque de cancer est aussi accru.

Ce qui distingue le VIH des autres virus, c’est qu’il atteint au système immunitaire en prenant le contrôle des cellules T CD4. Ces dernières ont pour rôle de coordonner la réponse immunitaire lorsqu’un virus se présente. Lorsque le VIH utilise les cellules CD4 pour se propager, il les endommage et les détruit. Ce faisant, le VIH mine de l’intérieur le système immunitaire qui a pour rôle de le combattre (voir le schéma).

Transmission
Le VIH se transmet par les liquides corporels : le sang, le sperme, les sécrétions vaginales et le lait maternel. Ces fluides corporels ne transmettent le VIH que s’ils sont au contact d’une zone qui le laisse entrer dans l’organisme, une muqueuse. La peau saine est imperméable au VIH.

Le plus souvent, le virus est contracté au cours d’activités sexuellesnon protégées ou l’était dans le passé par l’échange de seringues chez les utilisateurs de drogues injectables. Le risque de transmission par des baisers avec échange de salive est nul.

Dans la plupart des pays industrialisés, les rapports de pénétration anale entre hommes constituent la plus importante voie de transmission du VIH. Cependant, la transmission hétérosexuelle a fortement progressé depuis le début de l’épidémie.

Le VIH ne se transmet pas des manières suivantes :
On ne peut pas le contracter par une poignée de main, par la sueur ou les larmes. Il n’est pas véhiculé par des insectes. On ne le contracte pas sur les sièges de toilette, ni en nageant dans les piscines publiques, en partageant la nourriture ou en utilisant le linge, les serviettes ou le téléphone d’une personne infectée.

L’épidémie
En Amérique du Nord, les premiers signes de l’épidémie sont apparus à la fin des années 1970. Les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) ont été les premiers touchés ;
Le virus du VIH a été isolé en 1983 ;
Le premier traitement antirétroviral, l’AZT, a été découvert en 1987. La trithérapie, associant plusieurs médicaments beaucoup plus efficace, est devenue disponible au milieu des années 1990, puis des traitements antirétroviraux (TAR) de plus en plus puissants permettent de penser qu’un jeune adulte séropositif commençant rapidement son traitement pourra vivre jusqu’à 80 ans ou plus. Avec ces traitements, on arrive souvent à une charge virale indétectable, même si le virus n’est toujours pas éradiqué de l’organisme.
Environ 35 millions de personnes dans le monde vivent aujourd’hui avec le VIH. Les deux tiers d’entre elles résident en Afrique subsaharienne.
En Amérique du Nord, 1,3 millions de personnes vivent avec le VIH, en Europe occidentale et centrale, 840 000, et en Afrique Sub-Saharienne 22,9 millions.
En France, 150 00 personnes vivent avec le VIH donc 50 000 ne sont pas suivies donc pas soignées.
Le nombre de personnes séropositives augmente dans le monde, avec 2,5 millions de nouvelles contaminations par an et 1,5 millions de décès. Cela est dû à l’amélioration considérable de l’efficacité des traitements.
Environ 7000 découvertes de séropositivité en France (chiffres 2012) dont près de la moitié chez les HSH (hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes), et 3000 décès du sida dans l’année.
Au Canada, 71 300 personnes vivaient avec le VIH en 2011. On estime à 3175 le nombre de nouvelles infections en 2011. Toutefois, cela sous-estime le nombre réel de cas, car on évalue que 25 % des Canadiens infectés par le VIH ignorent l’être.
VIH-Sida, une maladie de mieux en mieux soignée

On sait aujourd’hui qu’une personne séropositive bien soignée présente un risque extrêmement bas de transmettre le VIH lors de relations sexuelles, sous certaines conditions :
- Le traitement est pris régulièrement,
- Il entraîne une charge virale indétectable (ou charge virale sous le seuil des 50 copies/ml dans le plasma pendant plus de 6 mois et au dernier test le plus récent),
- La mesure de la charge virale se fait régulièrement, au moins tous les 3 ou 4 mois- Les deux partenaires personne ne présentent pas d’infection sexuellement transmissible.

Aucun traitement ne permet actuellement de guérir le SIDA ni d’éliminer le VIH du corps, même lorsqu’il devient indétectable par les examens. Cela ne signifie pas que le virus soit éradiqué de l’organisme. Cela dit, avec les traitements appropriés, une personne séropositive peut maintenant vivre longtemps. L’infection au VIH est devenue une maladie chronique. Les personnes séropositives restent cependant susceptibles de transmettre le VIH toute leur vie, surtout si elles ne sont pas bien traitées.

Non traitée, l’infection VIH entraîne le SIDA et finit par entraîner la mort. L’infection par VIH se soignant de mieux en mieux, certaines populations à risque relâchent leurs efforts de prévention.

Évolution de l’infection vers le sida
1re phase - primo-infection. Dans les semaines qui suivent l’infection, environ le tiers des personnes touchées présentent des symptômes semblables à ceux de la grippe ou de la mononucléose : fièvre, maux de tête, maux de gorge, rougeurs sur la peau, fatigue, douleurs musculaires, etc. Ces symptômes disparaissent d’eux-mêmes, mêmes sans traitement.
2e phase – infection asymptomatique. Le virus peut vivre dans l’organisme pendant de nombreuses années sans provoquer de symptômes. La personne peut donc avoir l’impression de ne pas être malade, mais elle est susceptible de transmettre le VIH. La séroconversion - le moment où une personne séronégative (pas d'anticorps dans le sang) devient séropositive (présence d'anticorps dans le sang) - se produit durant cette phase, 1 à 3 mois après l'infection.
3e phase Phase SIDA (syndrome d’immunodéficience acquise) ou à infections symptomatiques. Si elle n’est toujours pas traitée, la personne ressent un ou des symptômes liés à l’infection au VIH (fatigue, diarrhée, gonflement des ganglions, perte de poids, sueurs nocturnes, fièvre, etc.).
4e phase – Si le nombre de cellules immunitaires (lymphocytes T CD4) devient est très bas et que le corps n’arrive plus à lutter contre d’autres infections ou maladies, le diagnostic de SIDA est posé. Les symptômes de l’infection deviennent plus apparents et constants. De plus, des infections opportunistes peuvent causer d’importants problèmes de santé. Les infections opportunistes sont des infections qui habituellement ne sont pas graves, mais qui le deviennent chez les personnes à très faibles défenses immunitaires. Parmi les maladies opportunistes, on retrouve par exemple la candidose, la pneumonie, la tuberculose, les infections à l’herpès, et aussi des cancers (notamment des lymphomes et le sarcome de Kaposi).
Remarque. Les recherches ont montré que les maladies cardiovasculaires sont plus courantes chez les personnes séropositives, car leur organisme est soumis à un degré plus élevé d’inflammation. On sait que l’inflammation participe à la formation de plaques dans la paroi des artères, ce qui peut gêner la circulation du sang. De plus, des cas de dégénérescence cognitive (par exemple, la maladie d’Alzheimer) reliés à l’infection au VIH ont aussi été rapportés.

Le fait que le VIH prend directement le contrôle du système immunitaire le rend particulièrement dangereux. Pour découvrir comment le virus parvient à entrer dans les cellules immunitaires appelées lymphocytes T CD4 et à s’y multiplier, utilisez notre schéma interactif.

Ls symptômes du Sida (VIH)
1re phase ou primo-infection. Les symptômes ressemblent à ceux de la grippe ou de la mononucléose et sont présents dans un cas sur deux environ. La primo-infection peut donc passer inaperçue. Au moment de leur apparition, la personne venant de contracter le VIH présente un risque particulièrement élevé de transmettre le virus, car le nombre de virus présent dans le corps (charge virale) est particulièrement élevé. Ces symptômes persistent durant 1 semaine à 1 mois, puis disparaissent.

Fièvre ;
Maux de tête ;
Maux de gorge ;
Rougeurs sur la peau ;
Fatigue ;
Douleurs musculaires et articulaires.
2e phase ou phase asymptomatique. La personne séropositive ne présente pas de symptômes, même si le virus s’attaque en sourdine au système immunitaire (absence de symptômes).

3e phase, ou phase de SIDA. Les symptômes apparaissent, car le système immunitaire est dépassé par le virus. Certains symptômes deviennent plus fréquents, persistants et parfois chroniques, par exemple :

Fièvre ;
Sueurs nocturnes ;
Perte de poids importante ;
Gonflement des ganglions ;
Diarrhées persistantes ;
Infections de la peau ;
Toux sèche persistante ;
Essoufflement.
A cette phase apparaissent des maladies opportunistes. A cause de l’affaiblissement du système immunitaires, diverses maladies peuvent survenir, particulièrement de type maladies infectieuses ou cancers. On parle de maladies opportunistes. Cette phase survient en moyenne 10 ans après la primo-infection.

Les personnes à risque et les facteurs de risque du Sida/VIH
Personnes à risque
Les personnes habitant un pays ou originaires d’un pays où l’infection au VIH est très répandue (par exemple, l’Afrique subsaharienne et les Caraïbes) ;
Les enfants nés d’une mère séropositive n’ayant pas été traitée. Le virus est susceptible de se transmettre durant la grossesse ou l’accouchement, mais aussi durant l’allaitement ;
Les personnes qui occupent un emploi qui expose au sang ou à d'autres liquides organiques (professionnels de la santé, policiers, pompiers, etc.) ;
Les personnes ayant reçu une transfusion de sang ou de produits sanguins ou encore une transplantation d’organe de 1979 à novembre 1985 (moment à partir duquel le test de détection du VIH a été mis au point).
Les personnes ayant des rapports non protégés avec des partenaires multiples.
Les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. C’est une population où le nombre de cas de transmission du VIH augmente alors qu’il a tendance à diminuer dans le reste de la population (INVS). Le risque de contracter le VIH est 200 fois plus élevé pour ces hommes que pour des hommes ayant uniquement des relations hétérosexuelle.
Facteurs de risque
Voici les comportements à risque.

Avoir des rapports sexuels non protégés avec une personne infectée par le VIH. Cela inclut les relations vaginales ou anales sans préservatif (condom) et les relations orales sans préservatif (condom). Les personnes qui ont des ulcères dans la bouche (des feux sauvages) ou des infections sexuellement transmissibles comme une gonorrhée, syphilis, herpès génital, etc, risquent davantage de contracter ou de transmettre le VIH.
Avoir des rapports sexuels avec plusieurs partenaires, avec un partenaire qui a ou a eu plusieurs partenaires, ou avec un partenaire qui consomme ou a consommé des drogues administrées par voie intraveineuse et a pratiqué l’échange de seringue.
Partager ses seringues, pour les utilisateurs de drogues injectables.
Se faire tatouer ou percer avec du matériel qui n’est pas à usage unique ou non stérile.
La prévention du Sida/VIH
Mesures de dépistage

Comment dépiste-t-on le VIH ?

Le dépistage du VIH ne peut se pratiquer qu’avec le consentement de la personne dépistée. Elle doit donc obligatoirement être au courant.

Le test du VIH consiste à détecter la séropositivité, c’est-à-dire la présence des anticorps anti-VIH dans un échantillon de sang. La méthode de référence utilisée est le test ELISA combiné, réalisé à partir d’une prise de sang. Ce test est fiable dès 6 semaines après une prise de risque pour la transmission du VIH. A cause du risque de faux positifs (résultat positif en l’absence de VIH dans 0,5 % des cas), en cas de résultat positif ce test doit être complété d’un autre test de dépistage, le Western Blot.

Il existe aussi un test de dépistage rapide ou TROD (Test Rapide d’Orientation Diagnostique du VIH), réalisé dans certains centres de dépistages anonymes et gratuits ou dans des lieux associatifs en France et dans les cabinets médicaux, cliniques et hôpitaux au Canada. Le résultat de ce test est fiable trois mois après une prise de risque pour la transmission du VIH. Le résultat s’obtient en 20 à 30 minutes. Si ce test est positif, il doit être confirmé par un test classique réalisé dans un laboratoire d’analyse ou un Centre de Dépistage Anonyme et Gratuit (CDAG)

En cas de test positif, il est conseillé de contacter Sida Info Service au 0 800 840 800 (Anonyme et gratuit) pour un soutien et des explications par des professionnels formés à l’écoute.

Qui devrait subir le test?

- Les personnes ayant vécu une situation à risque de contracter le virus ;
- Les personnes dont les symptômes peuvent être dus à une infection au VIH (à discuter avec un médecin) ;
- Toutes les femmes avant de mettre en route une grossesse ou dès le début de la grossesse afin de mettre en place un traitement évitant la transmission à l’enfant à naître.
- Les personnes donneuses de tissus, de sperme, de lait, d’organe subissent systématiquement un test de dépistage.
- Les personnes vivant une relation de couple fidèle, et voulant cesser d’utiliser des préservatifs, en s’assurant auparavant qu’elles ne sont pas séropositives.
- Et tout le monde peut faire un test de dépistage, car 30 à 50 % des personnes porteuses du VIH l’ignorent. Or, ce sont des personnes qui sont à l’origine des transmissions. Il ne faut donc pas hésiter à demander un dépistage si vous ne l’avez jamais fait.

À quel moment passer le test?

Le meilleur moment pour passer un test de dépistage du VIH fiable est 3 mois après le moment où l’on estime avoir pris un risque d’exposition au VIH.

Mesures préventives de base

Pour les personnes séronégatives, non porteuses du VIH.

Utiliser des préservatifs (condoms) pour tous les rapports sexuels quelle qu'en soit la modalité (vaginaux, anaux, oraux). Les lubrifiants à base de pétrole peuvent endommager le caoutchouc des préservatifs (condoms) : utiliser seulement des lubrifiants à base d’eau ;
Ne pas échanger pas les accessoires sexuels ;
Ne pas partager pas votre brosse à dents, rasoir, lime ou tout autre article personnel susceptible d’être au contact du sang ;
Pour les utilisateurs de drogues injectables, ne pas partager les seringues ni le matériel d’injection.
Pour les personnes séropositives

Utiliser despréservatifs (condoms) pour chaque relation sexuelle (orale, vaginale et anale). Ainsi, non seulement le VIH ne se transmettra pas à au ou à la partenaire, mais cela vous évitera aussi une sur exposition au VIH. Contracter de nouveau le VIH peut aggraver l’infection déjà présente et accélérer la progression vers le sida. De plus se protéger contribue à réduire le risque de contracter une infection transmise sexuellement (ITS). Les personnes séropositives présentent un risque accru de contracter une IST (infections sexuellement transmissibles) et celle-ci peut se révéler plus difficile à traiter. Dans certaines circonstances, en cas de charge virale nulle depuis un moment et suivie de près par les examens, en cas d’absence d’IST (infection sexuellement transmissible) de vous et votre partenaire, et de prise régulière du traitement, le médecin peut autoriser à ne pas utiliser de préservatif.
Ne partagez pas d’aiguilles ou de dispositifs associés aux drogues ;
Ne partagez pas votre brosse à dents, rasoir, lime ou tout autre article personnel qui peut porter des traces de sang ;
Couvrez toutes plaies avec un pansement ;
Nettoyez toute surface contaminée par votre sang avec de l’eau de Javel (1 partie de Javel pour 9 parties d’eau) ;
Ne pas donner de sang, d’organes ou de sperme pour l’insémination artificielle ;
Si vous êtes enceinte, vous devez recevoir immédiatement un traitement qui évitera à l’enfant de se voir transmettre le VIH.
Si votre partenaire a été exposé au VIH, consultez un médecin le plus rapidement possible, au maximum dans les 72 heures qui suivent. Un traitement préventif peut être donné (une prophylaxie post-exposition).
Remarque. Des chercheurs travaillent à élaborer un vaccin qui empêcherait de contracter le VIH. Cependant, les obstacles sont nombreux et on ne peut s’attendre à ce qu’un tel vaccin soit disponible avant 2020. Il est très difficile de trouver des molécules qui neutralisent complètement le virus à son site d’entrée. De plus, le VIH mute souvent, c’est-à-dire que ses gènes changent et donc que la durée d’action du vaccin peut être très limitée.

Cela dit, certains chercheurs estiment que la recherche pour le vaccin ne doit pas occulter les progrès : sachant qu’avec un traitement efficace entrainant une charge virale indétectable, les personnes séropositives ne sont quasiment plus à risque de transmission… il suffirait de soigner TOUTES les personnes séropositives pour que l’épidémie s’éteigne en une quarantaine d’années. Cela signifie que les pays riches doivent aider les pays les plus touchés afin, tous ensemble, d’éradiquer ce virus. Cela sous entend aussi que le dépistage soit mieux déployé de manière à traiter chaque personne séropositive rapidement et à laisser le moins de personnes possible passer à travers des mailles du dépistage

Autres mesures pour retarder l’apparition du stade sida et prévenir les maladies opportunistes

Pour bien soutenir l’organisme et le système immunitaire, il est recommandé d’avoir de saines habitudes de vie : bien s’alimenter, faire de l’exercice, prendre suffisamment de repos, ne pas fumer, avoir une consommation modérée d’alcool, etc. Le recours à un soutien émotif et spirituel permet aussi de mieux affronter le stress. Puisque l’espérance de vie avec le VIH s’est beaucoup accrue au cours des 30 dernières années, les médecins insistent encore davantage sur l’importance de prendre soin de sa santé.
Plusieurs vaccinations peuvent être indiquées, selon le cas (contre les pneumocoques, la grippe, le tétanos, la diphtérie, l’hépatite A et B, etc.) Malgré la dépression immunitaire et une efficacité moindre, il est possible de vacciner une personne séropositive avec un vaccin ne contenant pas d’agent infectieux vivant, c’est-à-dire pas de bactérie ou virus. Les vaccins contenant un virus ou une bactérie vivante à la virulence atténuée sont le plus souvent contre indiqués (ex : varicelle, tuberculose, fièvre jaune, rougeole, oreillons…) C’est au médecin de chacun de déterminer les vaccins utiles et bénéfiques.
Dans le but d’éviter les infections et intoxications d'origine alimentaire, les personnes vivant avec le VIH/sida doivent être particulièrement prudentes et éviter certains aliments crus (oeufs, volailles, viandes saignantes et tartares, poissons et fruits de mer) de même que les produits laitiers non pasteurisés.
Une grande prudence est également de mise avec les animaux domestiques ou autres, qui peuvent entraîner des infections opportunistes graves. Se laver soigneusement les mains après avoir touché à des animaux.
Les traitements médicaux du Sida/VIH
Attention ! Les personnes séropositives doivent en tout temps prendre leurs précautions pour ne pas transmettre le VIH. On sait d’ailleurs que c’est le cas, car les personnes qui disséminent le VIH dans la population sont essentiellement celles qui ne connaissent pas leur séropositivité, d’où l’importance du dépistage.

Aucun de ces traitements ne guérit la maladie, mais grâce à eux, la majorité des personnes séropositives peut vivre très longtemps. De plus, les effets secondaires des médicaments sont moins gênants qu’autrefois.

Les traitements contre le VIH/sida comportent 2 principaux volets : le traitement immédiat par les traitements antirétroviraux (TAR) et celui des maladies opportunistes.

Le traitement anti-rétroviral (TAR)
On traite généralement le VIH au moyen d'un traitement antirétroviral (le VIH étant un rétrovirus) hautement actif, une puissante combinaison d’au moins 3 médicaments. Ces antirétroviraux ralentissent la progression du VIH en s’attaquant au virus afin de réduire le plus possible la charge virale, c’est-à-dire le nombre de virus (VIH) se trouvant dans le sang.
Le prix de ce TAR a considérablement baissé pour atteindre 139 à 172 dollars par an et par personne en 2013, voire moins pour les pays achetant de grandes quantités. Cela permet aux pays les moins riches de traiter mieux leurs habitants séropositifs. Cependant ce prix est celui des traitements appelés traitements de première ligne. En cas de résistance au traitement, il existe des traitements de deuxième ligne bien plus chers et souvent difficilement accessibles à tous, notamment dans les pays sans système public ou privé d’assurance-maladie.

Il existe plusieurs classes de médicaments antirétroviraux, et plusieurs molécules légèrement différentes dans chacune d’entre elles.

Inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI) (l'AZT ou zidovudine, fait partie de cette classe de médicaments, ou encore l’abacavir, le d4T ou stavudine, le ddI ou didanosine, le 3TC ou lamivudine
Inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (INNTI) ; par exemple névirapine, delavirdine et efavirenz, rilpivirine, étravirine.
Inhibiteurs de la protéase ( IP); comme le saquinavir, atazanavir, arunavir, lopinavir-ritonavir, nelfinavir, ritonavir, tipranavir.
Inhibiteurs de l’entrée et de la fusion. Utilisés plus tard dans la maladie, lorsque le patient a déjà pris plusieurs autres médicaments ; exemple, l’enfuvirtide ou T20.
Inhibiteurs de l’intégrase. Utilisés plus tard dans la maladie, lorsque le patient a déjà pris plusieurs autres médicaments. dolutégravir, raltégravir.
Inhibiteurs des récepteurs CCR5, comme le maraviroc.
Le traitement est adapté à chaque personne et il s’agit d’une association de plusieurs médicaments. L’objectif du traitement est d’obtenir en 6 mois une charge virale indétectable.

La plupart des personnes sont traitées par une association de trois médicaments, et il existe plusieurs choix possibles en fonction de l’efficacité, la tolérance immédiate ou à long terme, les conditions de vie de chacun…

Pour être efficace, le traitement doit être suivi à la lettre, c’est-à-dire qu’il faut prendre les comprimés tous les jours aux heures prescrites par le médecin, et donc être prêt à adapter ses habitudes de vie. Plusieurs de ces médicaments sont maintenant disponibles en 1 seule dose quotidienne. La fidélité au traitement est extrêmement importante, car elle empêche aussi l'apparition de résistances médicamenteuses (si le dosage d’un médicament baisse dans le corps, cela accroît le risque que le virus se transforme ou mute pour survivre).

Par ailleurs, il faut trouver le meilleur équilibre possible entre l’efficacité du traitement et le maintien d’une bonne qualité de vie. Les effets indésirables des médicaments peuvent être importants : fatigue, maux de tête, perte de l'appétit, éruptions cutanées, diarrhée, etc.

Des comprimés uniques ont vu le jour (par exemple, Atripla®, Eviplera®, ou Stribild® associant 4 molécules). Au lieu de prendre 3 ou 4 médicaments antirétroviraux, par exemple, ceux-ci sont combinés en 1 seul comprimé, pris 1 fois par jour.

Remarque. Les chercheurs travaillent à créer des vaccins thérapeutiques qui aideraient le système immunitaire à combattre l’infection et ces recherches avancent, puisque des essais cliniques sont en cours. LE but de ces vaccins sera de stimuler l’immunité des personnes séropositives pour aider leur organisme à lutter contre le VIH et les affections opportunistes.

La prévention et le traitement des maladies opportunistes liées au sida
Quand on est séropositif, il est nécessaire de se soumettre à des examens réguliers pour dépister certaines maladies à leur stade précoce. Il faut aussi recevoir certains vaccins et prendre des médicaments afin de prévenir les infections fréquentes chez les personnes aux prises avec le VIH/sida. Si une infection opportuniste se déclare, le médecin peut recommander de poursuivre le traitement même après la guérison afin d’empêcher une récidive.

En cas de cancer, on a recours à une chimiothérapie ou une radiothérapie.

Autres
Les carences en vitamines et en minéraux sont plus fréquentes chez les personnes séropositives. Certains médicaments peuvent couper l’appétit, et la lutte contre le virus requiert plus d’énergie et de nutriments. Selon des études scientifiques, ces carences risquent d’accélérer la progression de l’infection vers le sida. Cet effet a été surtout remarqué en milieu défavorisé. Plusieurs professionnels de la santé estiment que la prise quotidienne d’un supplément de multivitamines et minéraux peut être bénéfique pour les personnes infectées par le VIH, surtout si l’alimentation est déficiente.

Toutes les personnes infectées par le VIH devraient obtenir un suivi de leurs taux d’hormones sexuelles. En cas de déficience, un traitement hormonal de substitution peut être entrepris. Chez les hommes, par exemple, la thérapie hormonale peut aider à maintenir la masse musculaire ou à restaurer la libido.

Certaines personnes prennent de la marijuana (Cannabis sativa) pour stimuler leur appétit. En effet, au Canada et aux États-Unis, le dronabinol (THC synthétique sur ordonnance) en capsules est approuvé pour stimuler l'appétit en cas d’anorexie, chez les sidéens. Ce médicament s’obtient sur ordonnance.

Sida/VI: les approches complémentaires
Les plantes, suppléments et thérapies mentionnés ci-dessous ne peuvent en aucun cas remplacer un traitement médical. Ils ont tous été expérimentés à titre d’adjuvants, c’est-à-dire, en complément du traitement principal. Les personnes infectées par le VIH ont recours à des traitements complémentaires pour favoriser leur mieux-être général, atténuer les symptômes de la maladie et combattre les effets secondaires de la trithérapie.

 Gestion du stress. De nombreuses études indiquent que le recours à différentes techniques de gestion du stress ou de relaxation améliore non seulement la qualité de vie en réduisant l’anxiété et le stress et en améliorant l’humeur, mais a des répercussions positives sur le statut immunitaire des personnes vivant avec le VIH ou le sida. Voir notre dossier Le stress et l’anxiété et notre fiche Approches corps-esprit.

 Exercice physique. Plusieurs études indiquent que l’activité physique chez les personnes séropositives donne des résultats positifs à plusieurs chapitres : qualité de vie, humeur, gestion du stress, résistance à l’effort, gain de poids, immunité.

 Acupuncture. Quelques études contrôlées ont porté sur les effets de l’acupuncture auprès des personnes touchées par le VIH ou le sida.

Les résultats d’un essai portant sur 23 sujets infectés par le VIH et souffrant d’insomnie indiquent que 2 traitements d’acupuncture par semaine durant 5 semaines ont nettement amélioré la durée et la qualité de leur sommeil.

Au cours d’une étude menée par des chercheurs chinois, un traitement d’acupuncture quotidien durant 10 jours a permis de réduire plusieurs des symptômes de 36 patients hospitalisés : fièvre (chez 17 patients sur 36), douleurs et engourdissements des membres (19/26), diarrhée (17/26) et sueurs nocturnes (12/33).

Au cours d’un autre essai mené sur 11 sujets infectés par le VIH, 2 traitements d’acupuncture par semaine durant 3 semaines ont permis une légère amélioration de la qualité de vie chez les patients traités par rapport aux patients ayant reçu un faux traitement.

Note. Le risque de contracter une infection par le VIH durant des traitements d'acupuncture est minime, mais il existe. C'est pourquoi les patients devraient exiger que leur acupuncteur utilise des aiguilles à usage unique (jetables), une pratique que les associations ou ordres professionnels de certains pays ou provinces ont rendue obligatoire (c’est le cas de l’Ordre des acupuncteurs du Québec).

 Coenzyme Q10. En raison de son action sur les cellules responsables de l'activité immunitaire dans l'organisme, on a eu recours aux suppléments de coenzyme Q10 dans diverses affections où le système immunitaire se trouvait affaibli. Les résultats d'études cliniques préliminaires indiquent que la prise de 100 mg, 2 fois par jour, pourrait contribuer à augmenter la réponse immunitaire chez les personnes atteintes de sida.

 Glutamine. De nombreuses personnes vivant avec le VIH/sida subissent une perte de poids importante (cachexie). Les résultats de 2 études à double insu avec placebo menées auprès de sidéens indiquent que la glutamine peut favoriser un gain de poids.

 Homéopathie. Les auteurs d’une revue systématique publiée en 2005 ont relevé des résultats positifs de traitements par homéopathie, comme une augmentation du nombre de lymphocytes T, une hausse du pourcentage de gras corporel et une diminution des symptômes de stress.

 Lentinane. Le lentinane est une substance hautement purifiée extraite du shiitake, un champignon utilisé en Médecine traditionnelle chinoise et japonaise. En 1998, des chercheurs américains ont administré du lentinane à 98 sidéens dans le cadre de 2 essais cliniques (phases I et II). Bien que les résultats n'aient pas permis de conclure à un effet thérapeutique significatif, on a tout de même observé une légère amélioration des défenses immunitaires des sujets.

 Melaleuca (Melaleuca alternifoli). L'huile essentielle extraite de cette plante pourrait être utile contre l’infection de la muqueuse buccale par le champignon Candida albicans (candidose buccale ou muguet). Les résultats d'un essai mené auprès de 27 sidéens atteints de muguet résistant au traitement classique (fluconazole) indiquent qu'une solution d'huile essentielle de melaleuca, avec ou sans alcool, a permis d’enrayer l’infection ou d’en atténuer les symptômes.

 N-acétylcystéine. Le sida cause une perte massive de composés soufrés, et en particulier de glutathion (un puissant antioxydant produit par le corps), ce qui pourrait être compensé par la prise de N-acétylcystéine. Les résultats des études ayant vérifié son effet sur les paramètres immunologiques des personnes atteintes sont cependant mitigés à ce jour.

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